Personnel de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique
Les habitants du Sahel sont résilients – ils doivent l’être. Cette région au Sud du Sahara a une longueur de 5.000 kilomètres. Elle est caractérisée par une extrême beauté et un climat rude. Les agriculteurs surmontent les obstacles pour cultiver des récoltes dans des conditions semi-arides. Les bergers se déplacent sur de longues distances pour chercher des pâturages pour leurs bêtes. Les communautés défendent des traditions qui datent de plusieurs siècles.
Mais au cours des dernières années les résidents de cette région ont combattu un nouvel ennemi : l’extrémisme. Depuis la crise du Mali de 2012, des groupes extrémistes locaux ou étrangers se propagent dans la région. Ils recrutent des jeunes, ils exacerbent les tensions ethniques et ils déstabilisent les gouvernements. Ces deux dernières années ont été historiquement les plus meurtrières à cause des attaques terroristes au Sahel.
Les forces de sécurité y répondent. En 2017, cinq pays du Sahel ont créé la Force conjointe du G5 Sahel, composée de 5.000 soldats. Cet effort est conçu pour dégrader les places fortes des terroristes et bloquer les routes de trafic transfrontalier.
Un autre effort est entrepris par l’opération Barkhane, continuation de l’intervention française au Mali qui avait commencé en 2013. La mission de 4.500 personnes met l’accent sur la formation et les opérations conjointes avec les forces armées nationales. Avec des bases permanentes au Mali, au Niger et au Tchad, et de nombreuses bases opérationnelles avancées, Barkhane a eu du succès pour dégrader l’État islamique dans le Grand Sahara et d’autres groupes.
Au Mali, la MINUSMA, mission des Nations unies de 16.000 personnes, s’efforce de préserver une paix fragile et de permettre aux civils déplacés de rentrer chez eux. Les gains ont été durement acquis là-bas. Avec plus de 200 gardiens de la paix tués depuis sa création, la MINUSMA est la mission de maintien de la paix la plus mortelle du monde. Mais le sacrifice de ces gardiens de la paix permet d’enregistrer des progrès. La mission a fourni la sécurité nécessitée pour un « dialogue national » conduit par le président du Mali et visant à promouvoir la paix et la réconciliation.
Il ne sera pas facile d’obtenir une paix durable au Sahel. Les conflits ethniques et les disputes liées aux ressources naturelles, qui existent depuis des siècles, sont certains de continuer. Mais les habitants de la région savent que le terrorisme n’est pas une caractéristique endémique du Sahel et ils s’unissent pour le rejeter.
Les efforts régionaux de sécurité montrent que les habitants du Sahel savent désormais que leur destinée est liée. Le G5 Sahel résume cela avec la devise : « Pour une prospérité partagée ». Pour assurer la prospérité de la région, ses forces armées, ses gouvernements, les chefs de sa société civile et ses civils doivent œuvrer ensemble.