Personnel de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique
À bien des égards, le continent africain est plus pacifique aujourd’hui qu’il ne l’a été depuis des décennies. Une analyse publiée en 2012 dans la revue African Affairs a montré que les conflits survenant dans le continent sont moins nombreux, de moindre ampleur et moins brutaux depuis le début des années 1990.
Toutefois, il existe toujours des zones d’instabilité. Le Printemps arabe a engendré une circulation incontrôlée d’armes et des conditions politiques capricieuse en Afrique du Nord et au Sahel. Le groupe terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique, bien qu’affaibli à la suite de l’intervention internationale au Mali, se tapit toujours dans des zones incontrôlées et se déplace à travers des frontières poreuses. Des groupes extrémistes, tels que Boko Haram dans le Nord du Nigeria et Al-Shebab en Somalie, exercent leur emprise sur des territoires de taille non négligeable.
Ces groupes ne font pas que constituer une menace pour la vie des Africains épris de paix. Ils pourraient également faire dérailler la croissance rapide des économies du continent. À l’avenir, même si les conflits entre États et les guerres civiles continuent d’être rares, les groupes terroristes chercheront à s’attaquer à des cibles civiles. La tuerie à grande échelle qui a eu lieu dans le centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013 a rappelé de façon douloureuse que les populations sont à la merci de quelques fanatiques déterminés à commettre des actes sanguinaires.
Les pays devront adopter une approche englobant tous les aspects susmentionnés pour combattre les actes de terreur. Dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme et son plan de mise en œuvre, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a présenté une approche détaillée du problème qui s’appuie sur trois piliers principaux, à savoir la prévention, la poursuite et la reconstruction.
La prévention comprend la collecte de renseignements et la lutte contre les justifications avancées par les terroristes qui conduisent à la radicalisation. Les professionnels de la sécurité doivent également recevoir une formation leur permettant de comprendre les signes avant-coureurs laissés par les groupes terroristes avant que ceux-ci ne perpètrent un attentat. En outre, ils doivent s’employer à défendre les cibles probables telles que les infrastructures critiques nationales. La poursuite exige une approche à multiples facettes comprenant en particulier une armée puissante s’appuyant sur le travail de proximité de la police, la sécurité frontalière et les contrôles bancaires, afin de bloquer le financement du terrorisme. Enfin, la reconstruction s’attache à rebâtir une société suite à un événement terroriste. Elle demande aux responsables politiques de s’employer à apporter des solutions à certaines des causes profondes du terrorisme, notamment les conflits religieux et ethniques et l’inégalité de l’accès aux ressources.
Le renforcement des capacités de sécurité pour relever ces défis nécessitera un partenariat, de la force d’âme et une bonne communication entre tous les pays de la région. La nature dynamique de la menace terroriste exige l’échange de renseignements, la mise en commun des ressources, ainsi que des programmes de formation conjoints pour assurer un front synchronisé et uni. Ensemble, nous pouvons préparer le terrain à un avenir prospère et pacifique.