Le gouvernement kényan apporte de l’éclairage — et de l’espoir — à Kibera, un bidonville tentaculaire à la périphérie de Nairobi. Les chiffres concernant la population et la superficie diffèrent d’une source à l’autre, mais on estime qu’au moins 200.000 personnes y vivent.
Kibera n’est pas épargné par la criminalité. Carolyn Njoroge se rappelle une soirée terrifiante fin 2007, lorsqu’elle est devenue une victime de la violence qui a éclaté suite au résultat des élections nationales. « Mon voisin a enfoncé ma porte d’un coup de pied, hurlant qu’il voulait nous tuer pour avoir élu le président », a raconté Carolyn Njoroge au quotidien The Telegraph en 2013. « Je me suis cachée sous le lit pendant que des individus armés de machettes et autres armes faisaient main basse sur tout objet de valeur — les chaises, les assiettes, nos vêtements. Mes enfants ont passé près de six heures cachés dans une latrine à fosse, tandis que des bandes recherchaient les Kikuyus » (membres d’une tribu kényane majeure).
Fin 2014, des ouvriers ont commencé à monter une série d’éclairages très puissants et à apporter de nouveaux aménagements et services.
En décembre, le président Uhuru Kenyatta a annoncé le Projet collectivités et éclairage public à l’occasion d’un rassemblement de résidents de Kibera. Uhuru Kenyatta a déclaré que rien ne justifiait le fait que cette collectivité n’a pas pu obtenir de services publics depuis l’indépendance, il y a plus de 50 ans. « Depuis l’indépendance, c’est la première fois que le gouvernement est allé au-devant de Kibera, et nous promettons qu’il ne repartira pas », a-t-il déclaré devant une foule de milliers de résidents, d’après la radio Capital FM.
En novembre 2014, les ouvriers ont commencé à installer 21 mâts d’éclairage, chacun de 30 mètres de hauteur et doté de neuf lampes. L’autorité nationale d’électrification rurale a supervisé ce projet d’un coût de 976.000 dollars, qui a été achevé vers la fin de l’année.
Selon Capital FM, le gouvernement va entreprendre plusieurs projets qui vont bénéficier à Kibera, notamment :
- le pavage d’une route pour faciliter le transport ;
- l’ouverture de cliniques pour offrir des soins médicaux gratuits ;
- la construction annoncée d’un stade pour la jeunesse, à l’endroit même où le rassemblement s’est tenu ;
- la planification du wi-fi gratuit au profit de la collectivité ;
- la construction de toilettes par le Service national de la jeunesse, et des opérations de nettoyage des réseaux d’égouts.
« Dans leur majorité, les Kényans ne vivent pas à Muthaiga [Country Club], ils vivent dans des bidonvilles », a déclaré le président. « Ce projet sera reproduit dans tous les bidonvilles, de telle sorte que nous puissions transformer le visage de Nairobi ».