Le président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara [REUTERS]
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La Côte d’Ivoire redevient la destination de choix des investissements en Afrique de l’Ouest, après une décennie d’instabilité politique. Pour garder la porte ouverte aux capitaux, le président Alassane Ouattara doit éliminer la corruption et promouvoir la réconciliation.
Longtemps considérée comme le joyau de la couronne des anciens territoires de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire, plus grand producteur de cacao au monde, a vu se ternir sa réputation d’îlot de stabilité dans une région troublée à la suite du coup d’État de 1999. Une élection présidentielle sanglante en 2000 et une rébellion, deux ans plus tard, ont entraîné un exode de capitaux qui a défait des décennies de développement, baptisées le « Miracle ivoirien ».
Une fois la paix enfin rétablie, l’entreprise de construction Bouygues, des compagnies pétrolières telles que Tullow et Lukoil, et la Standard Bank d’Afrique du Sud, entre autres, se bousculent pour venir investir en Côte d’Ivoire.
« Nous avons perdu la moitié de nos entreprises au cours de cette période, a déclaré le ministre du Commerce Jean- Louis Billon. Le niveau de pauvreté a augmenté de 10 % pour atteindre près de 50 %. Maintenant, nous voulons aller de l’avant. »
Avec Alassane Ouattara, ancien fonctionnaire du Fonds monétaire international, à la barre, l’économie ivoirienne, qui représente 40 milliards de dollars, soit près de la moitié de l’économie des six pays membres de la zone franc, a amorcé un renouveau spectaculaire. Elle a enregistré une croissance de plus de 9 %, en 2012 et 2013. Le gouvernement vise une croissance à deux chiffres en 2014 et tente de rattraper le Ghana voisin, nouveau pays exportateur de pétrole.
Des projets d’infrastructure à grande échelle, restés en attente au cours d’une décennie d’impasse politique, commencent à reprendre forme. Une autoroute reliant le port d’Abidjan à la capitale administrative Yamoussoukro a été ouverte en 2013. Bouygues va de l’avant avec la construction, longtemps retardée, d’un troisième pont sur la lagune d’Abidjan pour débloquer la congestion.
De gros investissements dans la production d’électricité ont pour but de stimuler la production de 1.600 mégawatts à 4.000 d’ici 2020, alors que, déjà exportatrice d’énergie, la Côte d’Ivoire cherche à devenir un hub régional de l’énergie.
Les bailleurs de fonds ont appuyé le programme de reconstruction d’Alassane Ouattara. Lors d’une conférence à Paris en décembre 2012, ils se sont engagés à hauteur de 8,6 milliards de dollars (soit le double du montant requis) pour améliorer les infrastructures dans le cadre d’un plan allant de 2013 à 2015.