PERSONNEL D’ADF
Madagascar a récemment signé une charte lui permettant de se joindre à une initiative de la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) pour combattre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) et d’autres crimes en mer.
La charte fournira une structure juridique pour établir et exploiter le Centre régional de coordination de la surveillance, du contrôle et de la vigilance des pêches de la CDAA, qui coordonnera les mesures liées à la surveillance, au contrôle et à la vigilance des pêches dans la région.
Grâce au centre, les pays participants s’aideront mutuellement pour recueillir et échanger des informations, développer un registre régional des navires de pêche et surveiller les activités des navires.
Paubert Mahatante, ministre des Pêches et de l’Économie des océans de Madagascar, a déclaré lors de la cérémonie de signature que la pêche INN est un problème mondial qui exige une approche mondiale. Il a exhorté les états membres à œuvrer ensemble pour éliminer la pêche illégale dans la région, selon un reportage sur le site web de la CDAA.
En signant la charte au mois d’avril, Madagascar a rejoint l’Afrique du Sud, l’Angola, l’Eswatini, le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, la Tanzanie et la Zambie pour s’engager à établir le centre.
Elias M. Magosi, secrétaire exécutif de la CDAA, a évoqué l’importance du centre dans un rapport de 2021 par Stop Illegal Fishing.
Il a déclaré : « Les menaces pesant sur nos pêches proviennent de nombreuses directions. Le changement climatique affecte nos stocks de poissons et la population mondiale croissante augmente la demande des aliments économiques et nutritifs. En même temps, notre industrie de la pêche est en concurrence avec les flottes subventionnées qui ont des encouragements financiers, et avec les exploitants illégaux qui ne montrent aucun respect pour les lois, la réglementation ou les mesures de conservation. »
Domingos Gove, directeur des Denrées, de l’Agriculture et des Ressources naturelles de la CDAA, a déclaré que l’épuisement des stocks de poissons, les catastrophes naturelles, la corruption et le crime organisé contribuent tous à menacer les pêches de la région.
Il a dit à Stop Illegal Fishing : « Ces pressions encouragent un environnement dans lequel les pêcheurs illégaux prospèrent. Leurs actions illégales délibérées et systématiques sont souvent obscurcies dans les chaînes de valeur complexes des pêches industrialisées, en nous laissant peu de contrôle sur ce qui est pêché, sur les lieux où le poisson est consommé et sur ceux qui profitent de nos ressources de pêche. »
Les pêcheurs artisanaux de la côte Est de Madagascar se sont plaints de la présence croissante des chalutiers de pêche chinois dans les eaux territoriales de ce pays insulaire.
Il est probable qu’au moins quatorze vaisseaux industriels chinois ont pêché dans les eaux de Madagascar au cours des récentes années, selon une analyse conduite par OceanMind (organisme sans but lucratif qui se spécialise dans la conformité maritime et la gestion des pêches).
Un grand nombre de ces quatorze navires pêchent dans les eaux malgaches depuis 2016 ou 2017, et y reviennent entre octobre et janvier pour participer aux multiples saisons de la pêche au thon. Trois de ces navires appartiennent à la Rongcheng Ocean Fishery Co., société chinoise qui est aussi propriétaire du Lu Rong Yuan Yu 956, accusé deux fois de pêcher illégalement au Ghana, selon le rapport de Mongabay.
La Chine régit la flotte de pêche en eau distante la plus grande du monde et ses chalutiers ont l’infâme réputation de pêcher illégalement dans les eaux protégées et d’utiliser un éventail de tactiques illicites pour attraper beaucoup plus de poissons que la limite autorisée. La Chine est le pire contrevenant mondial de la pêche INN selon l’Indice de pêche INN.