PERSONNEL D’ADF
Charity Ngilu, gouverneur du Comté Kitui, constata un besoin urgent de masques chirurgicaux dans sa communauté et exhorta les entreprises locales à produire cet équipement de protection localement, plutôt que de compter sur les importations.
Avant que le coronavirus ne commence à se propager dans le pays, le Kenya avait une faible capacité de fabrication d’équipement médical. La situation changea presque du jour au lendemain lorsque deux usines, Kitui County Textile Centre de Syongila et Rivatex East Africa d’Eldoret, commencèrent à produire des masques chirurgicaux, ce qui aida à endiguer la propagation du Covid-19, maladie provoquée par le nouveau coronavirus.
Kitui County Textile Centre fabrique maintenant jusqu’à 30.000 masques par jour et les vend aux hôpitaux publics et privés dans tout le pays. Les masques se conforment aux normes industrielles concernant les respirateurs N95.
Georgina Musembi, présidente-directrice générale de l’usine, déclare que les installations qui cousaient auparavant des uniformes pour les responsables gouvernementaux ont mis fin à l’ensemble de leur production pour se concentrer sur les masques, dont le port est obligatoire dans certains lieux publics du Kenya. Leur transformation en installations de fabrication de masques a permis à environ 400 employés de garder leur emploi.
« Notre force motrice est de nous assurer de jouer un rôle dans la lutte contre la propagation du Covid-19 dans le pays, et dans le sauvetage des vies », déclare Mme Musembi au Standard, l’un des plus grands journaux du Kenya. Elle ajoute que les commandes de masques augmentent sur une base quotidienne et que des plans ont été préparés pour accroître la production à 100.000 masques ou plus par jour.
Les responsables ont déclaré que le pays, qui enregistrait en date du 4 mai presque 500 cas confirmés du Covid-19, avec 24 décès et 167 rétablissements, nécessite 15 millions de masques.
Pour satisfaire à la demande, Mme Musembi déclare que les employés travaillent jour et nuit sur des périodes de travail de 8 heures. Au lieu de rentrer chez eux après le travail, les employés se dirigent vers une école de formation professionnelle sur le même campus, où ils dorment et mangent. Ces accommodations limitent les interactions avec les gens hors de l’usine.
Thomas Kipkurgat, directeur général de Rivatex East Africa, déclare que son usine produit 8.400 masques faciaux chaque jour. Il déclare que l’usine a embauché des employés additionnels pour travailler sur un cycle de production de 24 heures.
Les employés de l’usine ont déclaré au People Daily, journal kényan, qu’ils s’étaient engagés à aider à protéger les autres résidents contre ce virus potentiellement mortel.
« Nous avons dû suspendre la fabrication d’autres articles afin de soutenir le pays et de contenir la pandémie », déclare Clare Nafula, couseuse âgée de 40 ans. « Dans ces temps difficiles, nous avons besoin les uns des autres. La pandémie nous a appris une leçon : chaque Kényan a un rôle à jouer pour la contenir. »
Parmi les autres usines kényanes qui ont commencé à fabriquer des masques faciaux, on compte notamment Bedi Investment Limited à Nakuru et Shona Textiles Processing Zone dans le Comté Machakos.
Cyrus Oguna, responsable gouvernemental qui a récemment visité l’usine Shona pour évaluer la production de l’équipement de protection personnelle, déclare que les masques sont produits conformément aux consignes du ministère de la Santé. Il applaudit les efforts des chefs d’entreprise et des ouvriers d’usine qui ont acquis de nouvelles aptitudes pendant une période tumultueuse.
« Ceci nous a donné l’opportunité de tirer profit d’un potentiel que nous ne pensions pas avoir, et ce potentiel a créé des opportunités d’emploi pour les gens qui, sinon, seraient au chômage », a-t-il déclaré à Capital News du Kenya.