PERSONNEL D’ADF
Eduarte Cristiano Tumbati et sa famille ont été chassés de leur foyer par la terreur. Ils ont emmené seulement quelques ustensiles de cuisine lorsqu’ils sont partis de Ntoli, un village de la province mozambicaine du Cabo Delgado.
Tumbati, âgé de 38 ans, son épouse et ses trois enfants ont marché pendant cinq heures avant d’arriver sains et saufs dans un camp pour personnes déplacées, après l’attaque de Ntoli conduite par les militants extrémistes et l’assassinat de son frère.
Tumbati déclare à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) : « Mon frère et sa femme étaient dans leur champ de manioc lorsque les insurgés sont venus il y a deux ans. Ils ont cuisiné de la nourriture et, après avoir mangé, ils ont dit à sa femme d’observer ce qu’ils allaient lui faire. Ils l’ont décapité et ont dit à sa femme de disparaître. Elle a couru à la maison et nous a dit ce qui s’était passé. »
Il dit que « nous ne sommes pas retournés dans notre village et nous n’avons pas enterré mon frère ».
Selon l’ONU, le renouvellement de la violence infligée par l’État islamique – Mozambique (EIM) entre le 8 février et le 3 mars a forcé près de 100.000 personnes à s’enfuir de chez elles.
La nouvelle série d’attaques menace de saper plusieurs mois de succès contre le terrorisme enregistré par les forces armées du Mozambique et leur partenaire régional, la Mission de la communauté de développement d’Afrique australe au Mozambique (SAMIM).
Les combattants de l’EIM terrorisent le Cabo Delgado depuis 2017. Ils ont tué près de 5.000 personnes et déplacé près d’un million.
Sur ses chaînes de propagande, l’EIM revendique la responsabilité de 27 attaques en février, lesquelles ont tué 70 personnes et détruit 500 églises, maisons et bâtiments publics dans le district de Chiure.
Le président Filipe Nyusi du Mozambique a promis d’y répondre avec « des mesures énergiques ».
Il a déclaré aux journalistes le 3 mars : « La situation s’était bien calmée et les populations étaient de retour. Tous les villages qui avaient été occupés par les terroristes avaient été récupérés. Mais au cours des dernières semaines, de petits groupes ont tendance à conduire des attaques dans certains villages et à venir dans les districts au Sud du Cabo Delgado. »
Le président Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe, qui s’est réuni avec M. Nyusi dans les coulisses de la Conférence au sommet de l’Union africaine, a indiqué que la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) réexaminait ses plans de retrait total.
Selon le quotidien zimbabwéen The Herald, il a déclaré : « La situation ne s’est pas vraiment calmée. Mais ce mandat va prendre fin, donc nous examinons comment répondre à la situation. »
La CDAA considérera le maintien de sa présence dans la ville côtière de Pemba pour servir de base à des offensives, tout en se retirant des autres districts du Cabo Delgado, selon le site web Africa Monitor basé au Portugal.
La SAMIM, créée en juillet 2021, est constituée de soldats provenant des pays suivants : Afrique du Sud, Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, République démocratique du Congo, Tanzanie et Zambie. Le major-général sud-africain Patrick Dube, nouveau commandant de la SAMIM, supervise un retrait par étapes qui était censé prendre fin en juillet.
Après avoir visité en février les troupes rwandaises postées au Cabo Delgado, le président Nyusi s’est rendu en Algérie au début mars pour renforcer le soutien contre le terrorisme.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a promis d’envoyer un équipement personnel de base aux membres des milices locales du Cabo Delgado qui combattent l’EIM aux côtés des forces de sécurité.
« Cela va se produire », a déclaré M. Nyusi aux journalistes.
Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, a fait une visite et a aussi promis un soutien au Cabo Delgado.
Après sa réunion avec M. Nyusi à Maputo (Mozambique) le 4 mars, il a déclaré aux journalistes : « La chose la plus importante reste toujours l’aide au gouvernement afin de rechercher des solutions pour les personnes déplacées, en les aidant à rentrer dans leur foyer, en les transférant vers d’autres lieux ou en les maintenant là où ils sont. »