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L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a averti qu’en dépit de récents progrès économiques notables, l’Afrique demeure le continent le plus touché par l’insécurité alimentaire. Elle a appelé tous les ministres de l’Agriculture africains à concentrer leurs investissements et leur soutien sur les petits agriculteurs, y compris les jeunes et les femmes.
À la 28ème conférence régionale pour l’Afrique, qui s’est tenue à Tunis, en Tunisie, en mars 2014, les Nations Unies se sont félicitées de la croissance continue du continent depuis 1999 et ont appelé à la création d’un environnement favorable à l’éradication de la faim d’ici 2025.
Avec une augmentation moyenne du produit intérieur brut de 4,8 pour cent entre 2000 et 2010 – comparée à 2,1 pour cent lors de la décennie précédente – sept des 10 économies à la croissance la plus rapide de monde se trouvent en Afrique.
Le secteur agricole, notamment, a fait d’énormes progrès, avec une intensification de la production de denrées de base, l’amélioration des variétés de bananes en Afrique de l’Est et Centrale, des variétés de maïs à haut rendement en Afrique de l’Est et australe, une augmentation de la production de coton au Burkina Faso et au Mali, et enfin une augmentation des plantations de thé et de fleurs en Afrique de l’Est.
Onze pays d’Afrique ont déjà atteint le premier objectif du Millénaire pour le développement qui est de réduire de moitié la proportion de la population souffrant de la faim entre 1990 et 2015. Trois pays – Djibouti, le Ghana et São Tomé et Príncipe – ont atteint l’objectif encore plus ambitieux du Sommet mondial de l’alimentation de 1996, de réduire la faim.
Selon les Nations Unies, en dépit de tous les progrès réalisés, les niveaux de faim et de sous-alimentation restent inquiétants en Afrique subsaharienne, en particulier dans la région du Sahel et dans la Corne de l’Afrique. L’organisation estime que sur les 388 millions d’individus qui vivent dans une extrême pauvreté, 239 millions souffrent de sous-alimentation chronique.
Les Nations Unies insistent sur le fait qu’il existe des opportunités significatives d’encourager les petites exploitations agricoles et l’industrie agroalimentaire en Afrique, comme base de transformation et de commercialisation du secteur. Avec 40 pour cent de la population africaine vivant dans les villes et consommant la moitié de toute la nourriture, il convient de reconnaître l’importance des chaînes d’approvisionnement alimentaire entre les zones rurales et urbaines. Les décideurs doivent prendre en considération ce marché urbain, qui est plus accessible aux petits agriculteurs, au moins autant que le marché de l’exportation.
On trouve de nombreux exemples de la croissance dynamique des chaînes d’approvisionnement entre les zones rurales et urbaines à travers le continent : des meuniers et des marchands de teff à Addis Abeba en Éthiopie ; la chaîne d’approvisionnement de millet au Sénégal ; la chaîne d’approvisionnement de poulets dans les zones urbaines du Nigeria, du Mozambique et de beaucoup d’autres pays africains, et le développement rapide d’entreprises de traitement du lait liées aux petits exploitants au Kenya et en Zambie.