PERSONNEL D’ADF
Depuis bientôt dix ans, la brigade Danab, unité de l’Armée nationale somalienne, lutte contre les attaques des shebabs et gagne une réputation de force de combat d’élite.
Cette brigade de 2.000 soldats, dont le nom signifie « éclair » en somali, a été créée en 2004. Initialement, elle était constituée presque exclusivement de personnes provenant des régions les plus pauvres du pays. Avec l’amélioration de sa réputation auprès du public, elle a récemment commencé à recruter des candidats qui ont reçu une excellente éducation.
L’un d’eux est la jeune praticienne Safia Abdinur. Incitée à se porter candidate après la mort d’une amie dans un attentat à la bombe, elle est l’une de 19 universitaires diplômés à être recrutés par la brigade à la fin 2022.
Elle déclare au Washington Post : « Nous vivions dans la peur, mais maintenant les choses sont différentes. Maintenant les gens sont prêts à se battre. »
Une force de frappe rapide de 72 heures
Une fois recrutés, les membres de la brigade suivent en général une formation de base fournie par les SEAL américains, puis des classes spéciales d’un mois, notamment le tir, les avancées dans la savane dense, les raids des camps ennemis, les insertions par hélicoptère et les combats rapprochés.
Maintenant, les Somaliens sont plus autonomes et conduisent jusqu’à 70 % de la formation de base de la brigade.
Après la formation de base, les recrues rentrent chez elles pour une période de repos d’un mois avant de retourner à la base aérienne de Baledogle, à environ 100 km au Nord-Ouest de Mogadiscio, où les SEAL enseignent des cours intensifs sur la descente en rappel depuis un hélicoptère et la sécurisation des zones d’atterrissage, selon le reportage du magazine Foreign Policy.
Grâce à une formation médicale plus poussée, la brigade sauve aujourd’hui plus de vies parmi les soldats blessés. Au cours d’une période récente de 18 mois, la proportion morts/blessés a baissé de plus de 50 %, selon la déclaration du capitaine Hassan Mohamed Mohamoud, médecin-chef du corps médical de Danab, au Washington Post.
La brigade cherche constamment des groupes d’environ 350 nouvelles recrues pour participer à la formation, à mesure que les combattants se lassent de se battre.
Will Meeker, directeur pour l’Afrique du Centre pour les civils en conflit, a déclaré au magazine : « La Danab est une force de frappe rapide de 72 heures. Elle n’est pas censée faire cela de façon répétée. »
Après avoir reçu leur diplôme et été photographiés avec les chefs militaires somaliens, les membres de la brigade sont envoyés au combat contre les shebabs militants, qui sont notoirement violents, chevronnés et prêts à se battre. Depuis l’époque où beaucoup des membres de la brigade étaient enfants, les shebabs ont contrôlé de vastes territoires dans le pays.
Ce groupe extrémiste formidable se cache souvent dans la savane avant de lancer des attaques soudaines. Il emploie dans ses attaques des engins explosifs improvisés complexes, de gros camions piégés, des lance-roquettes et des vagues de kamikazes.
Mais la brigade Danab s’est « développée pour atteindre la taille approximative d’un bataillon et elle est la seule unité [de l’Armée nationale somalienne] à être capable de façon cohérente de conduire des opérations offensives », déclare à Army Times le Dr Paul Williams, professeur associé de l’université George Washington et auteur de plusieurs livres sur la guerre en Afrique.
La Danab, qui se bat souvent aux côtés des milices locales, est une composante majeure du plan du président Hassan Sheikh Mohamoud pour éliminer les shebabs dans le pays. Depuis août 2022, elle a combattu sur environ le quart du territoire somalien lors de la première phase d’une offensive militaire contre le groupe, en saisissant environ 90 % du territoire des shebabs, selon le reportage de Foreign Policy.
En août 2023, la Somalie a lancé une opération visant à libérer trois districts principaux dans la province de Galmudug au centre du pays. Si l’opération enregistre des succès à la fin automne, la Danab avancera au Sud vers le Jubaland, au cœur du domaine des shebabs, où se trouvent des postes de contrôle protégés par la mission de transition de l’Union africaine (Atmis).
On espère que les shebabs seront suffisamment affaiblis pour que les clans locaux puissent les éliminer, selon le reportage du magazine.