PERSONNEL D’ADF
Des opérations conjointes par les Forces armées du Mozambique (FADM) et les armées partenaires au mois d’août ont tué trois chefs du groupe terroriste Ahlu Sunna Waljama’a (ASWJ). Ce groupe terrorise depuis des années la province du Cabo Delgado.
Selon la déclaration, les FADM « continuent à agir pour la sécurité et la défense du Mozambique et des Mozambicains. Toutefois, à l’heure actuelle, elles recueillent de plus amples informations sur les autres mouvements et les autres membres [ASWJ] ; celles-ci seront publiées en temps voulu ».
Les succès du champ de bataille se sont produits peu avant le début de Gamba 2023, exercice de formation visant à évaluer l’état de préparation de deux forces mozambicaines de réaction rapide dans la lutte contre le terrorisme au Cabo Delgado. Ces forces sont principalement utilisées comme premières forces de réponse dans les crises à forte intensité, en particulier celles qui menacent des régions spécifiques.
L’exercice fait partie d’un cycle de formation de seize semaines conduit par la Mission de formation militaire de l’Union européenne au Mozambique (EUTM Mozambique). Ces exercices ont été conduit dans les camps d’entraînement de Katembe, Dongo et Mavalane dans la province Sud de Maputo. L’exercice de réaction rapide s’est terminé à la fin août.
Le mandat de l’EUTM Mozambique prend fin au début septembre 2024. En plus de former les forces de réaction rapide et autres forces militaires pour combattre le terrorisme au Cabo Delgado, la mission offre une assistance humanitaire et œuvre pour empêcher les conflits et soutenir le dialogue.
Des événements récents ont souligné l’importance de cette formation. Le 22 août, les FADM, les Forces de défense du Rwanda et les forces de la Mission de la Communauté de développement d’Afrique australe au Mozambique (SANIM) ont tué le chef de l’ASWJ Bonomado Machude Omar, appelé aussi Cheikh Omar ou Abu Suraka.
Il a été tué dans l’embuscade d’un convoi des FADM dans le district côtier de Macomia. Jusqu’à neuf soldats mozambicains ont trouvé la mort pendant l’attaque ; les terroristes ont utilisé des lance-roquettes et des armes légères pour immobiliser un transporteur de troupe blindé.
Selon l’armée mozambicaine, Cheikh Omar était le chef principal des attaques terroristes qui affectent le Cabo Delgado depuis 2017. Au moins 4.000 civils y ont trouvé la mort et environ un million de personnes ont été déplacées.
L’été dernier, Cheikh Omar avait été convoqué à une réunion des chefs de l’État islamique, où on lui avait dit d’éviter de tuer tant de civils et de percevoir plutôt davantage de taxes, selon le Centre pour le journalisme d’investigation du Mozambique.
Le général Joaquim Rivas Mangrasse, chef d’état-major des forces de défense du Mozambique, a déclaré que la mort de Cheikh Omar ne signifiait pas la fin de l’insurrection au Cabo Delgado. Dans un reportage sur Voice of America, il note que les soldats devront chercher continuellement les forêts pour déceler et neutraliser les terroristes.
Le président du Mozambique, Filipe Nyusi, en convient. Il souligne que la lutte contre les terroristes continuera, même lorsqu’ils seront forcés d’agir en petits groupes.
Selon l’Institut d’études de sécurité (ISS), les insurgés qui ont été forcés de partir de Palma, de Mocímboa da Praia et des bases sur le fleuve Messalo ont déjà formé des cellules plus petites, adaptées aux nouvelles conditions, et ont lancé des attaques coordonnées dans plusieurs zones.
Il y a aussi des tensions parmi les soldats déployés au Cabo Delgado. Ils se font parfois concurrence, ils s’accusent mutuellement de ne pas partager leurs informations et ils ont été exposés à des tirs fratricides. Les forces de réaction rapide du Mozambique devront relever ces défis.
Le consultant ISS Borges Nhamirre écrit : « Les ressources fortes de sécurité qui existent actuellement au Cabo Delgado ne correspondent pas au type et à l’étendue du terrain d’opération des insurgés. Les facteurs principaux incluent le manque de ressources aériennes, de tirs musclés et de capacités de poursuite. »