AGENCE FRANCE-PRESSE
Après 30 ans de tumulte dans les services postaux de la République démocratique du Congo (RDC), les chemises de couleur jaune canari des facteurs sont enfin visibles à nouveau dans les rues de la capitale.
Anifa Kaymba, responsable du centre de tri postal de Kinshasa, se rappelle de « l’époque sombre » au cours de ses 33 ans en poste, pendant laquelle les employés démoralisés devaient souvent renoncer à être payés.
Les clients ont fini par perdre toute confiance dans le système « puisque (la plupart) des colis étaient pillés ou perdus », déclare Elisabeth Lengema, qui travaille à la poste depuis 26 ans. À cette époque-là, les employés venaient au travail seulement pour « fouiner » dans les colis et récupérer tout objet de valeur qu’ils trouvaient.
Les quelques colis qui échappaient à l’attention des trieurs peu scrupuleux étaient livrés aux domiciles des destinataires seulement contre paiement de « frais de transports » spéciaux.
Aujourd’hui, les facteurs parcourent à nouveau la capitale de 10 millions d’habitants à pied, en vélo, ou en mobylette pour livrer le courrier.
Malgré ces progrès importants, le service postal ne s’occupe pour le moment que du courrier arrivant de l’étranger à Kinshasa, car il n’existe pas encore de service opérationnel hors de la capitale. Un service postal au niveau national sera mis en place ultérieurement.
Le service postal de la RDC est bien loin de générer des bénéfices et dépend des fonds publics – ceux-ci proviennent principalement des frais facturés aux opérateurs de télécommunications. Afin de se développer, le service postal espère signer des accords avec les compagnies d’eau et d’électricité de la RDC.