PERSONNEL D’ADF
Lors d’une récente visite de surveillance dans la province sud-africaine du Cap-Oriental, le Comité permanent mixte sur la défense (JSCD) a constaté que la force de défense était mal équipée.
Kobus Marais, membre du JSCD, a déclaré aux membres de l’Assemblée nationale le 25 mai que la Force nationale de défense d’Afrique du Sud (SANDF) nécessitait des « soins intensifs ».
Seulement deux des onze hélicoptères de soutien aux combats Rooivalk étaient en état de navigabilité. Un seul des six aéronefs de transport de taille intermédiaire C-130BZ Hercules était utilisable.
« Nous ne pouvons pas fournir de soutien logistique à nos soldats en République démocratique du Congo et au Mozambique avec un seul C-130, a-t-il déclaré. Le résultat est que nous devons affréter des aéronefs à un coût annuel de plusieurs centaines de millions, ce qui serait suffisant pour acheter des C-130. »
Plus tôt au mois de mai, M. Marais avait jugé nécessaire d’assurer au général Michael Mantswana, chef d’état-major, que les critiques du JSCD n’étaient pas personnelles.
« Il peut voir que nous sommes des passionnés de la force de défense et que nous voulons une force de défense qui soit prête pour la défense et dotée du matériel de premier ordre que nous exigeons, a-t-il déclaré lors d’une réunion du JSCD. Ceci reflète la puissance de nos pensées concernant la force de défense et son avenir, c’est ce que nous voulons voir. »
L’avenir de la SANDF est l’objet d’un grand débat.
Les experts tels que Jakkie Cilliers, fondateur de l’Institut pour les études de sécurité (ISS) basé à Pretoria, pensent que la SANDF doit se réformer elle-même pour relever les nouveaux défis de sécurité régionaux du 21ème siècle.
« Le lien entre la politique, le mandat et la structure de la SANDF semble particulièrement dysfonctionnel », a-t-il écrit avec Abel Esterhuyse, chef du département des études stratégiques de l’université de Stellenbosch, dans un article publié le 7 juin par l’ISS.
« Il n’existe aucun alignement entre la taille du budget de la défense, la structure et la nature de la SANDF, et le type d’opération pour lequel elle devrait se préparer. »
Cilliers et le professeur Esterhuyse reconnaissent que la SANDF a un financement insuffisant et déclarent que la ministre de la Défense et des Anciens Combattants Thandi Modise « a hérité d’un beau gâchis après les neuf années infortunées de son prédécesseur, pendant lesquelles le budget, les capacités et l’efficacité du ministère ont régulièrement chuté ».
Mme Modise, en annonçant ce qu’elle a appelé un « sauvetage [du budget de défense] de la SANDF » le 23 mai au Cap, a admis que le ministère de la Défense examinait la stratégie, les trajectoires et les ambitions de la force.
Le nouveau budget d’environ 2,8 milliards de dollars représente une réduction de près de 27,5 millions comparé à l’année précédente. Environ 64 % du budget total de la défense est affecté aux rémunérations du personnel, ce qui provoquera un sous-financement de la SANDF d’environ 143 millions cette année, selon Mme Modise.
« Les ravages du sous-financement et des capacités ne pouvant pas satisfaire aux tâches qui s’intensifient [ont] eu un effet dévastateur », déclare-t-elle.
Helmoed Heitman, autre analyste de la défense expérimenté, déclare qu’il existe une déconnexion entre les dépenses du Trésor national (NT) d’Afrique du Sud et la mission de la SANDF.
« Insister qu’il soit réduit pour correspondre aux autres ministères montre un manque de compréhension pur et simple que [la SANDF] est différente », a-t-il dit à defenceWeb au mois de mai. « Le NT n’a évidemment aucune idée des effectifs dont la force a besoin pour satisfaire à ses divers engagements. »
Le seul moyen pour la SANDF de réduire ses coûts en personnel, dit-il, serait d’éliminer certains postes et de mettre fin aux déploiements à l’étranger ou aux patrouilles des frontières. Autrement dit, changer les tâches affectées à la SANDF.
« Mon ultime argument reste le même : le cabinet doit décider le rôle que l’Afrique du Sud devrait jouer dans la région et/ou sur le continent et le niveau de risque sécuritaire que le pays devrait accepter, puis financer la SANDF en conséquence. »