AGENCE FRANCE-PRESSE
Une « académie de drones » innovatrice à Abidjan, en Côte d’Ivoire, établie par la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), projette de révolutionner les inspections d’infrastructure et de réduire les coûts.
La CIE formera environ 20 jeunes pilotes pour inspecter ces lignes haute tension, qui s’étendent sur plus de 25.000 kilomètres dans le pays.
« Nous avons beaucoup de problèmes avec la végétation, nous devons la dégager tout le temps et cela est difficile parce qu’elle est partout », déclare le pilote Benjamin Mathon, qui est chargé du programme de drones et de formation des jeunes de la CIE.
Les pistes non pavées qui ne sont pas carrossables après une pluie forte, les zones étendues de végétation tropicale et un réseau routier fragmenté rendent difficile l’accès aux pylônes électriques dans un pays d’une superficie de 322.000 kilomètres carrés.
Après avoir survolé une zone avec un drone équipé de caméras et de capteurs thermiques et à laser, « nous utilisons des programmes d’intelligence artificielle qui analysent les images pour déceler toutes les anomalies : un boulon rouillé sur un pylône, un câble endommagé, déclare M. Mathon. Le drone nous permet d’analyser rapidement un grand nombre de lignes sur de grandes distances. »
Les étudiants apprennent à piloter les drones, à les assembler et à les réparer, et ils sont formés pour analyser les images, les données, la géolocalisation et la cartographie.
Auparavant, toutes les inspections étaient faites par hélicoptère ou par des équipes au sol. Un hélicoptère coûte plus de 600.000 dollars et chaque vol d’une heure coûte près de 1.500 dollars. Un drone coûte entre 2.000 et 125.000 dollars, son entretien est simple et le coût des vols est négligeable.
La société espère réduire la période moyenne des pannes de courant pour ses 1,3 million de clients en Côte d’Ivoire. Elle espère aussi faire de même pour les clients du Bénin, du Burkina Faso, du Ghana, du Mali et du Togo.
L’académie de drones est ouverte à toute entreprise d’Afrique de l’Ouest qui pourrait bénéficier de la technologie, déclare Paul Ginies, directeur du Centre pour les professions électriques, division de formation de la CIE.
« Je suis sûr que les jeunes africains vont saisir cette chance et nous surprendre en développant des applications auxquelles nous n’avons pas pensé. C’est leur génération », déclare-t-il.