AGENCE FRANCE-PRESSE
Connue pour ses plages et son soleil tout au long de l’année, la Tunisie n’est certes pas un choix évident pour la pratique d’un sport d’hiver, notamment le hockey sur glace. Un homme est néanmoins déterminé à changer cela.
En 2014, Ihab Ayed quitte son emploi parisien dans le secteur des finances pour réaliser son rêve : créer la première équipe de hockey sur glace dans ce pays d’Afrique du Nord. Ce rêve de M. Ayed de voir un jour une équipe tunisienne qui jouerait au niveau international prend naissance en lui à l’âge de 5 ans, lorsqu’il frappe un palet sur la glace pour la première fois.
« Cela m’a pris six ans, entre 2006 et 2012, pour réunir 40 joueurs du monde entier », déclare le Franco-Tunisien. « J’ai fouillé les sites web du hockey sur glace. Je saisissais au hasard les noms arabes comme Sami, Mohammad » pour savoir si je pouvais trouver des Tunisiens.
À l’aide des médias sociaux et des conseils de ses amis, il forme une équipe d’amateurs et de professionnels dont chaque membre a au moins un parent tunisien. En 2014, la première équipe de hockey sur glace du pays joue et perd son premier match dans les faubourgs de Paris. Cependant, le 30 juillet 2016, les Aigles de Carthage remportent leur première victoire au Maroc et deviennent par la suite champions de la Coupe d’Afrique de hockey sur glace.
Cette compétition improbable au cours de laquelle ils se mesurent à des équipes d’Égypte, du Maroc et d’Algérie, n’est peut-être pas reconnue à l’échelle mondiale, mais la victoire des Aigles suscite néanmoins l’intérêt des autorités tunisiennes.
Cela n’a pas été facile. Tous les membres de l’équipe ont payé leurs propres billets d’avion vers le Maroc, et l’argent des sponsors a financé l’hébergement et l’équipement. De plus, les joueurs de l’équipe, bien que principalement originaires de France, viennent aussi de Belgique, de Finlande, de Suède et du Canada et ne sont même pas en mesure de s’entraîner ensemble.
« Chaque joueur s’entraîne avec son propre club », déclare M. Ayed.
Avant les jeux du Maroc, ajoute-t-il, « nous faisions lundi matin un échauffement rapide pour voir comment était la patinoire, et lundi soir nous disputions le match ».
Selon ses projets, la Tunisie deviendra membre affilié de la Fédération internationale de hockey sur glace avec sa propre patinoire olympique. « Le sport ne peut pas exister en Tunisie si nous n’avons pas de patinoire de dimensions officielles », déclare M. Ayed. « Notre ambition est que la Tunisie établisse une réputation mondiale en hockey sur glace afin d’être en mesure d’envoyer une équipe aux championnats du monde chaque année. »