AGENCE FRANCE-PRESSE
Makoko, au Nigeria, connue sous les noms de « bidonville sur pilotis » et de « Venise de l’Afrique », espère que la nouvelle école flottante apportera un nouvel avenir pour ses enfants. L’école, entièrement construite par la population locale et ouverte en 2013, a une structure triangulaire qui émerge de l’eau comme une maison à moitié construite submergée par les inondations.
Le projet, soutenu par le fonds des Nations Unies pour le développement, le gouvernement nigérian et la fondation Heinrich Boell, a été conçu par l’architecte nigérian Kunlé Adeyemi. Celui-ci s’est inspiré de la vie à Makoko. Par ailleurs, il a expliqué qu’améliorer cette zone à l’abandon demandait une nouvelle approche, plus en phase avec les coutumes locales et l’environnement.
« Habiter sur l’eau est un véritable style de vie, a-t-il confié. Donc, la question est de savoir comment améliorer les conditions de vie et comment relever les défis que cela implique de façon sûre et saine, tout en respectant l’environnement. »
La nouvelle école, visible depuis le Third Mainland Bridge, est posée sur un ensemble de 250 barils vides en plastique bleu, fixés sous une base en bois pour pouvoir faire face aux fréquents problèmes d’inondation que connaît cette zone. Ses trois étages en font la structure la plus haute de Makoko. Avec 220 mètres carrés de surface au sol, c’est aussi le plus grand équipement collectif du quartier. Les pêcheurs peuvent y accoster et réparer leurs filets.
La plupart des 150.000 habitants de Makoko vivent de la pêche et du commerce. Étudiant en art, Jeremiah Oleole Austin est l’un des rares garçons du quartier à avoir pu poursuivre des études supérieures. « Je suis né ici. C’est là que j’ai grandi. Donc, je sais comme les gens souffrent. Je connais leurs douleurs mais aussi leurs joies », a-t-il confié.
« Je sais ce dont ils ont vraiment besoin, dans cette communauté, a-t-il dit. Sans […] formation ni qualification, comment peuvent-ils partir d’ici ? […] S’il y a plus d’écoles, je pense qu’il y aura des changements dans la communauté. »
Noah Shemede, le directeur de l’école, partage ce point de vue. « Chaque enfant a droit à l’éducation, où qu’il soit, a-t-il souligné. Nous vivons sur l’eau. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas aller à l’école sur l’eau. C’est ce que nous devons faire. »
Le même prototype peut être utilisé au Nigeria et ailleurs pour construire des maisons, des hôpitaux, un théâtre ou un restaurant.