VOICE OF AMERICA
Un groupe d’agriculteurs dans l’État d’Imotong au Soudan du Sud déclare qu’il a découvert une façon de combattre les redoutables chenilles défoliantes d’automne qui ravagent les cultures dans tout le continent.
Robert Lokang, chef de l’Association agricole Bidaya, pulvérise régulièrement sur ses récoltes une préparation de feuilles de margousier, de cendres, de savon en poudre et d’eau. Cette formule entièrement naturelle est conçue pour tuer les chenilles défoliantes sans nuire aux plantes.
Ce n’est pas une invention nouvelle. M. Lokang déclare qu’il l’a apprise il y plusieurs décennies lorsqu’il était gosse et son père utilisait le même mélange pour éloigner les ravageurs. Il déclare qu’en 2016 l’organisation non gouvernementale Care International a montré aux agriculteurs comment utiliser le mélange au lieu des pesticides. Il dit que son groupe décida de l’essayer contre les chenilles défoliantes d’automne et que l’essai fut un succès.
Les chenilles défoliantes proviennent des Amériques mais se propagent dans le continent africain depuis 2015, ce qui alarme les agriculteurs et les responsables agricoles. Ces ravageurs prospèrent dans les climats chauds et humides, ils se déplacent rapidement sur de grandes distances et ils dévorent le maïs, le coton, le sorgho et les légumes.
M. Lokang déclare qu’il a subi des pertes financières graves la saison dernière lorsque les chenilles attaquèrent ses aubergines, ses tomates, ses oignons et ses choux.
« Elles mangent les feuilles et les autres insectes, déclare-t-il. Elles détruisent aussi les racines, et celles que l’on transplante lorsque la récolte est prête deviennent également pourries. »
Les fonctionnaires des Nations unies et de l’état déclarent que l’application des insecticides courants est inefficace avec les chenilles défoliantes.
Awello Obale, fonctionnaire du ministère de l’Agriculture de l’état, déclare que la méthode de M. Lokang est économique parce qu’il n’existe pas d’autre solution immédiate pour les infestations des chenilles défoliantes d’automne.
« Nous encourageons les agriculteurs… à utiliser les pratiques traditionnelles pour contrôler non seulement les chenilles défoliantes mais aussi les autres insectes », déclare M. Obale.
Heureusement, il y a beaucoup de margousiers dans la région. M. Obale déclare que les agriculteurs devraient tirer profit de la méthode simple de M. Lokang.