Le président sortant de Namibie a remporté le prix Mo Ibrahim de la bonne gouvernance en Afrique, le prix le plus richement doté du monde, qui n’avait plus trouvé, depuis longtemps, de candidats méritants.
Âgé de 79 ans, Hifikepunye Pohamba n’est que le quatrième lauréat du prix annuel de 5 millions de dollars, lancé en 2007 pour encourager et récompenser la bonne gouvernance à travers le continent. Bien que les élections soient désormais la règle en Afrique, de nombreux dirigeants essayent de faire passer en force des changements constitutionnels pour rester au pouvoir, parfois jusqu’à un âge avancé, tandis que d’autres meurent dans l’exercice de leurs fonctions ou sont contraints de fuir. Hifikepunye Pohamba a été récompensé pour avoir choisi une voie différente.
« Le comité a été séduit par la détermination du président Pohamba à conforter en priorité la cohésion et la réconciliation nationales, au moment où la Namibie abordait une phase décisive pour la consolidation de la démocratie et du développement social et économique », a déclaré Salim Ahmed Salim, président du comité d’attribution du prix Mo Ibrahim et ancien premier ministre de la Tanzanie, en annonçant le lauréat à Nairobi, au Kenya.
Fondé par l’entrepreneur anglo-soudanais des télécommunications et milliardaire Mo Ibrahim, le prix récompense un ancien chef d’État élu démocratiquement, ayant quitté ses fonctions au cours des trois dernières années et ayant fait preuve d’un « leadership exceptionnel », dans le respect des limites du mandat présidentiel prévues par la Constitution.
Les lauréats reçoivent 5 millions de dollars, versés sur 10 ans, et une allocation à vie annuelle de 200.000 dollars, considérée comme un encouragement à une bonne conduite, et représentant suffisamment d’argent pour que les dirigeants s’abstiennent de se livrer à la corruption à grande échelle avant de prendre leur retraite.
M. Salim a aussi loué le « leadership juste et avisé » du président Pohamba et son « humilité » au cours de ses deux mandats. Hifikepunye Pohamba n’a pas contesté les élections nationales en décembre 2014 et a quitté la présidence en mars 2015.
De nature pacifique, le président Pohamba a été salué pour s’être réconcilié avec les opposants, pour avoir imposé l’égalité des genres en politique et augmenté les subventions pour le logement et l’éducation. Le prix n’a été attribué que trois fois, en 2007, 2008 et 2011, par manque de candidats méritants. Les lauréats étaient les ex-présidents du Mozambique, du Botswana et du Cap-Vert.