PERSONNEL D’ADF
Le Ghana a mis en œuvre une stratégie de cogestion entre les parties prenantes des pêches pour protéger les moyens de subsistance des pêcheurs artisanaux, conserver les stocks de poissons et combattre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (IUU).
La politique vise à donner aux pêcheurs de petite échelle une voix plus importante dans les décisions de gestion des pêches et promouvoir un acquiescement volontaire à la réglementation du pays. Le Parlement du Ghana l’a approuvée en septembre 2020.
Daniel Yaw Owusu, secrétaire coordinateur de l’Association nationale des pêches du Ghana, a déclaré que toutes les parties prenantes devaient adopter les principes de la politique pour qu’elle puisse fonctionner.
M. Owusu a déclaré au journal ghanéen Daily Graphic : « Ce document peut aboutir seulement si les gestionnaires et les régulateurs quittent leur attitude de gestion par le haut. Ils devraient toujours, en premier et surtout, nous engager nous-mêmes, et non seulement nous engager mais adopter nos problèmes, même s’ils ne sont pas d’accord avec nous. Ils devraient nous informer en cas de désaccord de façon que toute décision qui est prise soit adoptée conjointement par nous tous. »
Socrates Segbor, directeur des programmes de pêche de l’Environmental Justice Foundation (Fondation pour la justice environnementale), a applaudi cette politique, en déclarant au Daily Graphic que l’approche précédente du Ghana concernant la gestion des pêches était essentiellement inefficace, en particulier pour la pêche IUU qui a privé le pays d’une grande partie de sa faune marine inestimable.
Mais il dit que le gouvernement doit faire des dépenses pour assurer la viabilité de la politique.
« La question concerne le fait que le financement des structures de cogestion coûte cher, a déclaré M. Segbor au journal. Ces structures sont coûteuses et particulièrement lentes, mais elles sont durables. Le gouvernement est-il prêt à s’y investir ? »
Les pêcheries marines du Ghana soutiennent les moyens de subsistance de plus de 2,7 millions de personnes, soit près de 10 % de la population. Plus de 100.000 pêcheurs et 11.000 pirogues sont actifs dans le pays mais une baisse de revenus annuels pouvant atteindre 40 % par pirogue artisanale a été constatée au cours des quinze dernières années environ, selon la fondation.
Les stocks de petits poissons pélagiques tels que la sardinelle ont baissé de 80 % au Ghana au cours des vingt dernières années. L’une de ces espèces appelée sardinella aurita a aujourd’hui entièrement disparu. Les chalutiers de pêche industriels chinois sont responsables pour prendre le plus de poissons. La Chine est le pire contrevenant mondial de la pêche IUU selon l’Indice de pêche IUU.
Les pêcheurs ghanéens de petite échelle se plaignent depuis des années que leurs opinions ne sont pas considérées lorsque les officiels du gouvernement prennent des décisions sur la pêche.
Nana Kofi Krah, pêcheur basé dans la ville portuaire de Cape Coast, région centrale du Ghana, fait partie de ce groupe.
« Ce sera bien si le gouvernement nous consulte en premier avant de prendre certaines décisions sur la gestion durable de nos mers et nos pêches. Nous devons participer au processus de prise de décisions pour que nous puissions nous sentir impliqués dans leur mise en œuvre », a-t-il dit au Daily Graphic. Il a ajouté que le travail des pêcheurs artisanaux « dépend directement de la mer ; donc quoi que ce soit qui affecte les pêches nous affecte. »
Elizabeth Afoley Quaye, ex-ministre ghanéenne des Pêches et du Développement de l’aquaculture, a semblé reconnaître les préoccupations des pêcheurs de petite échelle lorsqu’elle a annoncé l’an dernier que le Parlement avait adopté la politique. Son but principal est « d’améliorer l’approche consultative existante à la gestion des pêches », a-t-elle dit dans un article sur ghanaweb.com.
Les récents défis de la pêche IUU au Ghana ont atteint leur point culminant en mai dernier lorsque l’Union européenne a émis un « carton jaune » au pays après avoir conclu que son niveau de développement et d’engagement contre la pêche IUU était insuffisant. Le carton jaune est un avertissement selon lequel des sanctions peuvent être imposées si le pays n’améliore pas ses efforts de mettre fin à la pêche IUU.
En réponse, la Commission des pêches du Ghana a averti les sociétés actives dans l’industrie de la pêche au chalut du pays de renouveler leurs demandes de permis de pêche pour continuer à travailler dans les eaux territoriales.
Un commentaire
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