PERSONNEL D’ADF
Un laboratoire judiciaire dans le Nord du Botswana jouera un rôle vital pour perturber le commerce illégale de la faune sauvage, selon ses défenseurs.
« Le laboratoire judiciaire investiguera scientifiquement et engagera des poursuites contre les crimes de trafic de faune sauvage grâce à un soutien inter-agences dans l’application des lois ; ceci nécessitera la collecte, le stockage et l’analyse des preuves », a déclaré le président Mokgweetsi Masisi.
Le laboratoire est soutenu par une subvention de 2,7 millions de dollars de la part du Bureau international des stupéfiants et des affaires d’application de la loi, une agence du département d’État des États-Unis. Les chercheurs du laboratoire judiciaire de faune sauvage de Kasane travailleront avec les experts en faune sauvage de l’université américaine de Virginia Tech et du Centre pour les ressources africaines, les animaux, les communautés et l’utilisation de la terre (CARACAL) basé au parc national voisin de Chobe.
« Le Botswana devient un havre pour la faune sauvage, et donc une cible des trafiquants », déclare Kathleen Alexander, la fondatrice de CARACAL, à ADF. Vétérinaire de la faune sauvage et professeure à Virginia Tech, elle a passé plus de trente ans à travailler avec le Botswana pour protéger sa faune sauvage.
Le laboratoire de Kasane aidera le Botswana et ses voisins à poursuivre en justice les criminels de la faune sauvage, déclare la professeure Alexander. « Il est important de développer des mesures plus rapides et plus efficaces pour contrer le trafic de la faune sauvage. »
Le trafic de la faune sauvage prospère en présence de corruption, de flux financiers illicites et de blanchiment d’argent, facteurs qui en ont fait un marché majeur pour les organisations criminelles d’Asie et d’ailleurs. Les matières illicites sont souvent empaquetées avec des chargements légitimes pour être passées en contrebande par voie maritime vers l’Asie.
Il est aussi crucial que les investigations des crimes de faune sauvage considèrent l’aspect organisé des crimes, selon la Commission de la justice pour la faune sauvage.
« L’analyse des renseignements est un outil essentiel à cet égard, écrivent les chercheurs de la commission dans un rapport. Le crime de faune sauvage est une activité criminelle croisée qui ne peut pas être affrontée indépendamment des autres crimes. »
Le succès de la lutte contre le crime de faune sauvage exige la coopération internationale, déclare le président Masisi. Le labo de Kasane met facilement les chercheurs basés au Botswana à portée de leurs collègues en Angola, en Namibie, en Zambie et au Zimbabwe.
« Les menaces indéfectibles pesant sur notre faune sauvage et son habitat nécessitent des mesures innovantes et proactives, dit le président. Cette installation deviendra donc un centre crucial pour nos efforts collectifs visant à protéger les ressources naturelles précieuses qui nous ont été confiées. »