AGENCE FRANCE-PRESSE
Ahmad Tejan Kabbah, réputé pour avoir largement contribué au retour à la paix de la Sierra Leone lorsqu’il était président, est décédé à l’âge de 82 ans, le 13 mars 2014, à son domicile de Freetown, la capitale du pays.
Ahmad Tejan Kabbah a dirigé la Sierra Leone pendant et après une guerre civile de 11 ans, au cours de laquelle 120.000 personnes ont trouvé la mort, souvent dans d’atroces circonstances. Il a été loué pour avoir mis en place un programme de désarmement qui a conduit à la fin officielle de la guerre en 2002, avec l’aide de la force de maintien de la paix de l’ONU et d’instructeurs militaires britanniques. Or, après la guerre, il a été critiqué pour n’avoir pas réussi à sortir son pays de la pauvreté.
Né au sein d’une famille musulmane dans l’Est de la Sierra Leone, le 16 février 1932, Ahmad Tejan Kabbah a reçu une éducation chrétienne et est entré dans la fonction publique en 1959. Après l’échec du Parti populaire de Sierra Leone, dont il était membre, aux élections de 1968, il a perdu son emploi et ses biens ont été confisqués. Il partit pour la Grande-Bretagne où il a fait ses études et est devenu juriste.
En 1970, il est entré au Programme des Nations Unies pour le Développement. Il a ensuite travaillé pendant 22 ans aux États-Unis et dans plusieurs pays africains. En 1992, un an après l’insurrection sanglante des rebelles du Front révolutionnaire uni, Ahmad Tejan Kabbah a quitté les Nations Unies et a été nommé président d’un conseil national créé par une junte militaire pour ouvrir la voie au multipartisme et à l’établissement d’une nouvelle constitution.
Élu président en mars 1996, Ahmad Tejan Kabbah a signé la même année un accord avec le chef des rebelles Foday Sankoh. Or, en mai 1997, il a été renversé par un coup d’État et s’est enfui en Guinée. La nouvelle junte de Sierra Leone a fait alliance avec le Font révolutionnaire uni.
En février 1998, après de durs combats, les troupes d’une force régionale ouest-africaine, menées par le Nigeria, ont chassé la junte hors de Freetown, ouvrant la voie au retour d’Ahmad Tejan Kabbah.
En juillet 1999, Ahmad Tejan Kabbah et Foday Sankoh ont signé un accord de paix et ont convenu de partager le pouvoir. À peu près à la même époque, les casques bleus de l’ONU ont été envoyés en Sierra Leone. Toutefois, en mai 2000, le Font révolutionnaire uni a renié ses engagements et pris 500 casques bleus en otage.
Alors que la situation s’envenimait, la Grande-Bretagne a envoyé des troupes pour mettre fin à la crise. Foday Sankoh a été emprisonné et Ahmad Tejan Kabbah a pu lancer son programme de désarmement qui a mis fin officiellement à la guerre en janvier 2002. Il a quitté le pouvoir en 2007.