PERSONNEL D’ADF
Les responsables de la santé, les chefs militaires et les officiels des gouvernements de plus de 30 pays africains ont participé à une conférence de l’Alliance des partenaires africains pour la réponse aux épidémies. Cette conférence annuelle a présenté pour la première fois une réponse simulée à un événement de perte de vie massive.
L’alliance appelée APORA s’est réunie du 4 au 8 novembre à Cotonou (Bénin). La réunion a mis l’accent sur la continuation de la coopération internationale, les engagements entre forces armées et le besoin d’un siège social permanent de l’APORA en Afrique.
La simulation de vastes pertes humaines a inclus 345 soldats, intervenants de première ligne et membres des forces de protection civile, en mettant en évidence la collaboration et l’approche structurée nécessaires pour une réponse d’urgence efficace.
Alassane Seidou, ministre béninois de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a déclaré à la réunion : « La présente édition vise à tester entre autres les capacités de notre pays à faire face avec promptitude et efficacité à toute forme d’éventualité. En effet notre pays, à l’instar des autres pays d’Afrique et du monde, a été confronté au cours de ces dernières années à des risques épidémiologiques et a été amené à développer grâce à l’engagement du gouvernement des capacités de résilience et de riposte. »
Le colonel Julius Nwobegahay des Forces armées du Cameroun, président de l’APORA, a noté la hausse du nombre d’adhérents à l’alliance et a annoncé des plans pour créer des forces opérationnelles nationales de l’APORA. Il a souligné l’importance du tout premier exercice de simulation en direct, un jalon pour tester l’état de préparation dans le monde réel. Il a déclaré que les leçons tirées de l’épidémie d’Ebola avaient aidé à assurer une réponse rapide pour Covid-19, ce qui a illustré la puissance d’une stratégie coordonnée à l’échelle du continent.
Le Dr Thierno Baldé, représentant le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique (OMS/AFRO) a parlé du besoin urgent pour que l’Afrique traite des multiples crises de santé simultanées, notamment les inondations et les virus de Marburg et de la variole simienne. L’OMS/AFRO représente 47 pays et a établi des partenariats avec les ministères de la santé, en utilisant l’intelligence artificielle et les langues locales pour améliorer la détection des urgences. Le Dr Baldé a introduit le système adaptable de gestion des incidents de l’OMS, conçu pour rationaliser des réponses multidisciplinaires rapides.
Le coordinateur rwandais du contrôle des infections a partagé des idées cruciales issues de la récente épidémie de Marburg dans son pays et a mis l’accent sur le besoin d’un isolement central et de diagnostics rapides pour une réponse efficace. Le pays a confirmé plus de 60 cas de Marburg, y compris un certain nombre de décès. C’était la première épidémie de Marburg dans le pays, une fièvre hémorragique virale rare mais grave, semblable à l’Ebola.
La conférence a marqué le 10ème anniversaire de l’APORA. Depuis sa création avec 12 pays membres initiaux, l’alliance a progressé pour inclure 32 pays, ce qui démontre son influence croissante et son engagement envers le renforcement des capacités de réponse aux épidémies en Afrique. Les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, l’Agence de réduction des menaces du département de la Défense des États-Unis, l’OMS et la Fondation Gates étaient représentés à la conférence.
Les alliances de sécurité de la santé sont devenues une composante critique de la sécurité mondiale de la santé, en traitant des menaces connues ou émergentes qui affectent les économies, les politiques et les sociétés. Les responsables de la conférence ont souligné que la collaboration entre les secteurs militaires et civils permet de se préparer à de telles menaces, de les atténuer et d’y riposter. En particulier, les partenariats civilo-militaires offrent des opportunités uniques pour l’engagement opérationnel et stratégique, du niveau local au régional et à l’international.
L’APORA a commencé en 2014 après l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Le département de la Défense des États-Unis a développé l’alliance par l’intermédiaire de l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique et les Forces aériennes des États-Unis en Europe et en Afrique. Les premiers pays ont rejoint pour atténuer la menace des pathogènes émergents ou ré-émergents à cause d’un manque de systèmes de détection précoce ou de réponse. L’APORA fournit un forum pour permettre aux partenaires de discuter de la préparation optimale aux épidémies.
Le colonel-major Étienne Léonce Ahouanvoékè, directeur central de la santé des forces armées au Bénin, a déclaré lors des cérémonies de clôture : « Durant une semaine mouvementée, nous sommes restés concentrés sur les stratégies et actions pour la gestion des crises, épidémies ou catastrophes ou des faits du même genre en Afrique. Depuis le lancement des activités de ce congrès, nous avions de près comme de loin observé une collaboration et une coordination qui promettaient d’excellents résultats face aux objectifs fixés. »
La participation à l’APORA est ouverte à tous les pays africains. Un développement notable est l’établissement d’une force opérationnelle APORA dans chaque pays membre, qui servira de fondation pour un réseau APORA plus vaste.
La conférence de cette année a introduit une nouvelle emphase sur la réponse opérationnelle, notamment l’amélioration des systèmes de surveillance et d’avertissement précoce, l’amélioration des capacités de laboratoire et l’augmentation des effectifs de soins de santé. Pour réaliser ces buts, l’APORA s’est concentrée sur le développement des équipes grâce à la formation tactique, au développement des procédures opérationnelles standards et aux exercices de dessus de table. Ces initiatives assureront que les pays et leurs partenaires puissent riposter rapidement et efficacement aux épidémies.
En bâtissant des systèmes de santé plus robustes et résilients, l’APORA vise à réduire les effets des maladies infectieuses sur le continent et améliorer la santé générale des populations africaines.