VOICE OF AMERICA
Un bot de WhatsApp développé par une organisation sud-africaine aide des millions de personnes dans le monde à obtenir les dernières informations concernant le Covid-19.
Lorsque le virus s’est manifesté, Praekelt.org avait déjà créé des outils numériques pour aider les habitants du monde en voie de développement à améliorer leur santé et leur bien-être. L’un de ses plus grands succès était MomConnect, service de téléphone portable donnant aux femmes enceintes des informations vitales sur les étapes importantes de la grossesse et des liens vers les services.
Gustav Praekelt, fondateur de Praekelt.org, comprit qu’il existait un besoin similaire d’information concernant le Covid-19. Le gouvernement d’Afrique du Sud avait établi des lignes d’assistance mais elles ne pouvaient pas répondre aux nombreux appels et la désinformation se propageait rapidement.
« Nous étions préoccupés du fait que nos utilisateurs n’avaient pas accès à une source d’information fiable, déclare M. Praekelt. Les gens entendent des rumeurs et ils écoutent des histoires ; les gens se prennent de panique et se demandent ce qu’ils devraient faire pour rester en bonne santé, en particulier lorsque tous ces confinements ont commencé. »
M. Praekelt a créé l’alerte de santé concernant le Covid-19, qui offre une téléassistance basée sur WhatsApp avec des données en temps réel et des réponses automatisées aux questions fréquentes dans un grand nombre de langues. Au bout des 10 premiers jours, le bot avait 3,5 millions d’utilisateurs. M. Praekelt établit un partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour créer un bot similaire afin d’atteindre un auditoire mondial.
Un objectif principal consiste à contrer les informations fausses concernant la pandémie.
« Nous le lançons maintenant dans un très grand nombre de langues. Vous pouvez trouver des informations sur ce bot mais nous publions aussi les impostures et les fictions. C’est parce que, de temps à autre, il est nécessaire de contredire activement les mensonges, déclare M. Praekelt. Il n’est pas suffisant de fournir simplement les informations positives. Il faut aussi dire : “il y a des informations qui sont transmises mais qui sont incorrectes”. »
WhatsApp, qui appartient à Facebook, est très populaire dans le monde en voie de développement, où elle a largement remplacé Facebook et même les e-mails comme source principale de communication numérique et de réseautage. Elle a plus de 2 milliards d’utilisateurs dans le monde entier.
Les dirigeants de WhatsApp déclarent qu’ils souhaitent qu’elle joue un rôle positif sur le continent africain et au-delà comme source d’information fiable.
« Nous pensons que la mesure la plus importante que WhatsApp peut prendre pendant cette crise est d’aider à connecter les gens directement avec les responsables de la santé publique pour fournir des mises à jour cruciales concernant le coronavirus », déclare Nmachi Jidenma, membre de l’équipe des partenariats et du développement commercial de WhatsApp.
Mme Jidenma déclare que la société a agi rapidement pour fournir l’alerte de santé de l’OMS en temps réel dans le plus grand nombre possible de pays, notamment l’Argentine, le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, Israël, le Nigeria, Singapour, l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni.
« Nous avons travaillé avec l’Organisation mondiale de la santé pour établir l’alerte de santé de l’OMS et nous formons des partenariats avec les ministères de la Santé des pays du monde entier, écrit Mme Jidenma. Chacune de ces lignes d’alerte de santé fournit une éducation sur les fictions et les rumeurs à propos du coronavirus.
M. Praekelt déclare que la vitesse à laquelle le bot a été adopté dépasse toutes les attentes.
« Notre succès est sans précédent. Plus de 12 millions de personnes ont obtenu l’accès à la ligne de l’OMS au cours des 10 jours suivant son lancement, déclare-t-il. Et nous l’avons maintenant lancé dans plusieurs autres langues, notamment l’arabe, l’espagnol et le français. D’autres seront bientôt disponibles. Donc, il est clair que les gens pensent que ces informations sont utiles. »
Le temps est venu de déterminer si elles ont un impact sur le comportement et la santé des utilisateurs.
Il ajoute : « Je pense que l’étape suivante consistera à essayer de comprendre comment les gens interprètent ces informations et à savoir si elles les aident réellement à changer de comportement. »