Bien que les épidémies de maladies infectieuses émergentes ou réémergentes aient survenu partout dans le monde, aucun continent n’a été touché plus que l’Afrique.
L’épidémie d’Ebola était la première expérience réelle de l’Afrique occidentale avec ce virus. Ce qui a commencé comme une flambée épidémique a dégénéré en crise humanitaire, sociale, économique et sécuritaire. Les écoles, les marchés, les commerces, les lignes aériennes et les voies commerciales ont été fermés. L’épidémie a coûté la vie à plus de 11.300 personnes et infecté plus de 28.500, entraînant la dévastation des familles, des communautés et des systèmes médicaux et économiques des trois pays les plus touchés [la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone].
En date du 4 août 2016, 3.867 cas soupçonnés de fièvre jaune ont été signalés en Angola, dont 879 furent confirmés en laboratoire. Le nombre total de décès signalés s’élève à 369, dont 119 parmi les cas confirmés.
En date du 8 août 2016, la République démocratique du Congo (RDC) a signalé 2.269 cas soupçonnés de fièvre jaune. Parmi les 1.943 échantillons de la RDC analysés, 74 cas ont été confirmés, y compris 16 décès.
Beaucoup de pays ont enregistré des progrès remarquables dans la prévention des maladies infectieuses. De ce fait, le fardeau des maladies est de plus en plus défini par l’invalidité plutôt que la mortalité prématurée. Ce sont maintenant les maladies non transmissibles chez les adultes, plutôt que les maladies contagieuses chez les enfants, qui sont les causes majeures de mort et d’invalidité.
Depuis le milieu des années 70, le monde a enregistré l’émergence de 30 nouvelles maladies infectieuses et le retour des maladies mortelles comme le paludisme et le choléra – et beaucoup sont originaires d’Afrique.
La nécessité pour l’UA de créer un programme pour développer la capacité de l’Afrique à répondre à l’avenir aux urgences et aux menaces de la santé publique est une leçon majeure apprise du fait de l’épidémie d’Ebola. La surveillance et la détection des maladies et l’état de préparation aux urgences médicales et aux catastrophes naturelles sont vitaux. En conséquence, les capacités et les systèmes plus que jamais nécessaires pour prévenir, déceler et répondre aux menaces de la santé publique doivent être renforcés afin d’assurer que les pays africains, à moyen ou long terme, atteignent et possèdent tous les systèmes et les capacités du Règlement sanitaire international (RSI). C’est dans ce contexte que l’UA a accéléré la création des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC africains) et cherche à s’assurer que les CDC africains deviennent pleinement opérationnels au cours des deux prochains mois. Les CDC africains formeront des partenariats avec l’Organisation mondiale de la santé et autres parties prenantes pertinentes pour assister nos états membres à répondre aux lacunes concernant la conformité au RSI, en se complétant entre eux et en assurant leur efficacité.