PERSONNEL D’ADF
La Marine de Tanzanie a récemment déployé un navire dans le canal du Mozambique pour aider la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) et les partenaires internationaux à combattre un éventail de crimes en mer, notamment la pêche illégale, la contrebande de drogue, le vol du pétrole et le trafic d’armes.
Bien que la piraterie soit en baisse dans la région, la sécurité maritime limitée le long du canal rend vulnérables d’importantes villes côtières du Mozambique et d’autres pays, y compris Djibouti, le Kenya, la Tanzanie et les états insulaires tels que Maurice et les Seychelles, face aux menaces maritimes.
Le canal est une voie navigable de 1.600 km de long entre Madagascar et l’Afrique de l’Est. Environ 30 % du trafic pétrolier mondial le traverse. C’est une route principale pour le trafic des drogues et des armes et la traite humaine, des commerces illicites qui sont généralement blâmés pour aider à financer les groupes terroristes de la région.
Le navire de la Marine tanzanienne rejoint trois navires de guerre de la Marine d’Afrique du Sud dans le canal, ainsi que ceux des alliés internationaux. Son déploiement a été annoncé lors de la réunion annuelle du Comité maritime permanent de la CDAA à la mi-mars.
Lors de cette réunion, le vice-amiral Monde Lobese, chef de la Marine d’Afrique du Sud, a déclaré que les marines de la région « doivent assurer qu’aucune menace ne pèse sur la libre circulation du commerce ».
« Je n’ai pas à rappeler à nos frères de la CDAA sans littoral que même les biens et les services passent par les ports de leurs voisins du littoral », a déclaré l’amiral dans un reportage du site web sud-africain d’actualité Independent Online. « La paix et la stabilité de l’ensemble de la région de la CDAA sont liées étroitement à notre capacité à réduire les menaces affectant notre sécurité maritime. »
Au Mozambique, le groupe terroriste Ansar al-Sunna a saisi la ville portuaire stratégique de Mocímboa da Praia, à environ 80 km au Sud de Palma, en 2017 et 2020. Le port situé dans la province du Cabo Delgado déchirée par les conflits a repris ses activités en novembre 2022 après presque deux ans.
Les analystes déclarent que le renforcement de la sécurité maritime peut aider à soutenir les efforts anti-insurrectionnels régionaux. L’opération pour reprendre Mocímboa da Praia a comporté une attaque surprise par mer des soldats mozambicains.
Au cours des dernières années, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) est aussi devenue un fléau régional qui fait perdre à l’Afrique de l’Est environ 1 milliard de dollars. Le continent perd chaque année environ 100.000 tonnes de poisson et une somme estimée à 11,5 milliards à cause de la pêche illégale, selon la Financial Transparency Coalition.
La Commission de l’océan Indien a créé le plan de surveillance de la pêche régionale (PSRP) en 2007 pour relever ce défi. Les pays participants, notamment les Comores, la France au nom de l’île de La Réunion, le Kenya, Madagascar, Maurice, le Mozambique, les Seychelles et la Tanzanie, mettent en commun et échangent couramment des informations pour aider à conduire des investigations sur la pêche illégale.
« Le succès de notre plan (le PRSP) dépend de la mise en commun des ressources et des efforts pour planifier et coordonner des missions conjointes, des patrouilles maritimes et aériennes », a déclaré Jude Talma, coordinateur régional du plan, au journal sud-africain The Citizen.
La réunion du Comité maritime permanent a accueilli des représentants de haut rang des marines d’Afrique du Sud, du Botswana, de Namibie, de la République démocratique du Congo (RDC), de Tanzanie et du Zimbabwe.
Les membres ont travaillé sur l’opérationnalisation de la stratégie intégrée de sécurité maritime de la CDAA, qui aidera les états membres à répondre aux urgences ou aux menaces contre leur souveraineté. L’Afrique du Sud hébergera une classe pour les représentants régionaux sur « la coordination navale et le guidage de la navigation » qui aide les marines à surveiller les activités de navigation dans leurs eaux. La Marine sud-africaine prévoit un cours de « formation des formateurs » sur le même sujet.
Les chefs des marines déclarent que la formation et le renforcement des partenariats régionaux conduiront à une navigation plus sécuritaire et protégeront la croissance économique.
« La paix et la stabilité de toute la région de la CDAA sont intimement liées à notre capacité à réduire les menaces contre notre sécurité maritime », a déclaré l’amiral Lobese.