PERSONNEL D’ADF
La Somalie a renforcé son plan d’amélioration de la sécurité sur son littoral de 3.333 km au début octobre en ouvrant un centre de formation maritime nouvellement construit à Mogadiscio.
Le centre donné par les États-Unis soutiendra la formation dans une zone sécurisée qui pourra être utilisée par tous les niveaux de partenaires policiers et internationaux. Les États-Unis ont fourni plus de 3 millions de dollars pour soutenir des programmes de développement de la capacité maritime exécutés par la Somalie.
Lors d’une conférence de presse, le major-général Abdi Hassan Mohamed Hijaar, commissaire de police somalien, a déclaré : « L’océan doit être protégé, à la fois les ressources qu’il contient et la sécurité de sa surface. C’est seulement l’un des secteurs où les États-Unis soutiennent la force de police de la Somalie. »
Alors que la piraterie dans les eaux somaliennes a diminué au cours des dernières années, les incidents de pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) ont augmenté considérablement. Ceci a conduit à une perte de revenu pour les 70.000 personnes qui travaillent dans le secteur de la pêche et contribuent une somme annuelle de 135 millions de dollars à l’économie du pays, selon un nouveau rapport de newsecuritybeat.org.
Les responsables somaliens déclarent qu’ils ont identifiés près de 200 équipages de bateaux de pêche iraniens qui font du braconnage dans les eaux territoriales de Somalie, menaçant ainsi la sécurité économique et alimentaire du pays.
Le ministère somalien des Pêches et des Ressources maritimes a précisé dans une déclaration qu’il avait traqué des navires de pêche iraniens pénétrant illégalement dans les eaux territoriales somaliennes entre janvier 2019 et avril 2020. Les autres flottes qui pêchent illégalement dans les eaux somaliennes proviennent du Yémen et, de plus en plus, de la Chine. Cette dernière est le pire contrevenant mondial de la pêche INN, selon l’Indice de pêche INN.
Les vaisseaux étrangers pratiquent typiquement la pêche au chalut dans des eaux réservées aux pêcheurs artisanaux locaux.
Larry André, ambassadeur des États-Unis en Somalie, a déclaré dans l’annonce de presse : « Pour protéger les intérêts du peuple somalien dans le développement durable de ces ressources, le gouvernement de Somalie, coordonnant entre plusieurs ministères au niveau fédéral et provincial, nécessite les moyens d’observer, de surveiller et de mettre en application les lois dans ses eaux territoriales. Ce centre de formation contribuera à l’efficacité du gouvernement somalien pour se décharger de cette responsabilité importante. »
L’an dernier, les autorités somaliennes se sont engagées à réprimer les navires étrangers qui pêchent illégalement dans les eaux du pays. L’annonce du gouvernement a été faite quelques semaines après l’expansion de la zone territoriale de la Somalie dans l’océan Indien par la Cour internationale de justice. Cette décision a réduit la taille des zones océaniques qui appartenaient précédemment au Kenya.
L’afflux récent des navires de pêche chinois en Somalie a conduit à des plaintes d’abus de la part des marins indonésiens employés à bord des chalutiers chinois.
En août, quatre employés indonésiens ont sauté d’un vaisseau de pêche chinois dans les eaux somaliennes après avoir dit qu’ils avaient été battus et laissés sans nourriture. Trois d’entre eux ont flotté dans l’océan pendant des heures jusqu’à ce qu’ils soient récupérés par ce même bateau. Le quatrième s’est noyé. Des marins ghanéens et kényans ont émis récemment des plaintes similaires à bord des vaisseaux de pêche chinois.
Les matelots indonésiens ont déclaré à l’Environmental Justice Foundation (EJF, Fondation pour la justice environnementale) que les navires chinois pêchent habituellement en Somalie sans autorisation et utilisent un équipement illégal tel que des filets de chalut.
Ils ont aussi affirmé que les chalutiers chinois pêchaient des espèces protégées ou menacées telles que les requins-baleines, les dauphins et les tortues, et qu’ils ont été forcés d’arracher les ailerons de requin avant de jeter le reste du corps par-dessus bord, pratique que l’EJF caractérise de « barbare et gaspilleuse ».