AGENCE FRANCE-PRESSE
La rénovation des quatre ports du Liberia ouvre la voie à une transformation économique qui vise à faire oublier à ce pays d’Afrique de l’Ouest les ravages causés par la guerre civile.
Dix ans après la fin des hostilités, le Liberia, riche en ressources minérales, cherche à étendre ses secteurs industriel et manufacturier, profitant d’une croissance économique qui atteint 8,9 pour cent en 2012.
Le changement s’est amorcé en 2009 quand le gouvernement a engagé Matilda Parker. Cette spécialiste de la gestion du secteur privé formée aux États-Unis est ainsi devenue la seule femme au monde à prendre la direction d’une autorité portuaire. Elle avait pour tâche de retourner la situation au port franc de Monrovia, jusque-là sous-performant et inefficace.
« Lorsque mon administration a pris la gestion en charge, nous avons été confrontés à des problèmes opérationnels. Les équipements étaient inutilisables. Il y avait même une boîte de nuit dans le port. Ainsi, les gens pouvaient entrer comme ils voulaient pour boire un verre, a-t-elle déclaré. Il y avait peu de sécurité, voire pas du tout, aucun des ports n’était aux normes internationales, et nous avons rencontré des problèmes administratifs lorsqu’il a fallu rendre compte des recettes [et] des dépenses. »
Forte de 25 ans d’expérience dans les secteurs privé et caritatif, Matilda Parker a concentré ses efforts sur la sécurisation du port franc de Monrovia et du port de Buchanan, qui traite principalement les exportations, à 270 kilomètres au sud-est.
Elle a remplacé la comptabilité sur papier par un logiciel de comptabilité moderne qui assure le suivi des recettes et des dépenses et permet de planifier correctement les finances. Parmi les nombreux événements marquants à Monrovia, un « guichet unique » a été créé en 2011 pour regrouper tous les services administratifs du port en un seul lieu et accélérer ainsi les opérations portuaires.
Les ports sont vitaux pour l’économie du Liberia. Les navires ont commencé à exporter de l’huile de palme du Liberia vers 1850. Or, il s’est écoulé près d’un siècle avant que l’armée américaine ne construise le port franc de Monrovia. Ce port artificiel de 30 hectares devait assurer les exportations de caoutchouc destiné au matériel de guerre.