Le thème de cette conférence au sommet est « Le renforcement des réseaux de partenaires ». Elle a réuni environ 300 délégués d’Afrique. Ce thème fait écho à la conviction du gouvernement du Botswana selon laquelle les partenariats sont cruciaux. Il fait aussi écho à la conviction de la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) et, en fait, à celle de l’Union africaine : l’union fait la force.
Notre gouvernement reconnaît le fait que les défis sécuritaires d’aujourd’hui sont complexes et que leurs solutions peuvent être mises en œuvre uniquement grâce à la coopération et aux partenariats avec les autres. Ainsi, dans la CDAA, l’intégration militaire est réalisée grâce à la coopération régionale et bilatérale. Par exemple, la Brigade en attente de la CDAA a été mobilisée et est sujette à rotation pour participer à la Force africaine en attente. Le Botswana s’est engagé à fournir une force de la taille d’un bataillon à cette brigade, et en conséquence il a été déclaré prêt par la CDAA lors de la vérification avant déploiement. Notre pays a contribué 19 hectares de premier choix dans la périphérie de Gaborone pour le dépôt logistique de la Brigade en attente de la CDAA, projet qui est en cours de construction.
Nous considérons la Conférence au sommet des forces terrestres africaines comme une opportunité que les chefs des forces armées africaines devraient saisir pour développer des solutions aux problèmes spécifiques de l’Afrique. Je vous demande donc à tous de faire bon usage du temps que vous allez passer ici pour adresser les défis et menaces sécuritaires, contemporains et futurs, que le continent affronte. Que votre focus soit bien partagé entre les théories militaires et les autres problèmes qui affectent la situation difficile des peuples de notre continent.
Ce sommet fournit à l’Afrique une plateforme pour évaluer de façon critique son état de préparation afin d’établir ensemble des forces conjointes, au niveau régional et continental. Selon moi, votre objectif principal en tant que forces terrestres consiste à vous organiser comme forces bien entraînées, bien informées et bien équipées, prêtes à exercer la puissance du combat terrestre de façon rapide et synchronisée, lorsque nécessaire.
Vous pouvez atteindre de hauts niveaux de préparation et d’adéquation seulement si vous acceptez le besoin de développer la foi et la confiance, parmi vous sur le continent, et en fait avec les autres pays du monde. Les problèmes actuels concernant la sécurité nationale excèdent les menaces ou les défis militaires conventionnels et incluent des questions socio-économiques et autres questions associées. Ces problèmes peuvent vous sembler marginaux pour le moment, mais sachez qu’ils sont souvent une source principale de conflit et d’instabilité dans beaucoup de nos pays. Toutefois, lorsque vous adressez ces problèmes relatifs à la sécurité humaine, souvenez-vous que les forces armées doivent rester scrupuleusement apolitiques. Dans votre carrière militaire, vous devez être guidés par la philosophie du « service aux autres avant soi-même ».
Nous devons chercher collectivement des façons durables et communes d’affronter les problèmes du terrorisme, du crime international, des pandémies et autres. Cela ne signifie pas que nous devrions ignorer les risques de conflit traditionnel entre états, mais nous devrions aussi être préoccupés par le type de guerre qui va naître des menaces dont je viens de parler.
La guerre ne va plus concerner la taille des armureries, des armes ou des armées. Elle va concerner votre capacité, en tant que commandants, de penser stratégiquement et d’être prêts à explorer de nouvelles façons de faire les choses.
Vous devez donc vous engager à apprendre auprès de vos collègues. Soyez capables d’anticiper les complexités des conflits existants et futurs, de vous y adapter et de vous équiper en conséquence. Demandez-vous si vos forces armées sont adéquates pour répondre aux défis affrontés par vos nations, ou si elles prennent du peuple plus qu’elles ne donnent.