Le Dr Omar Alieu Touray est un diplomate gambien qui a été nommé président de la Commission de la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en 2022. Il était antérieurement ambassadeur et représentant permanent de la Gambie à l’Union africaine, et ambassadeur en Éthiopie. Il s’est exprimé le 28 mai 2023 pour commémorer la journée de la CEDEAO lors du 48ème anniversaire de sa fondation. Ses remarques ont été modifiées pour des raisons de longueur et de clarté.
Chaque année le 28 mai, nous célébrons la journée de la CEDEAO pour honorer la vision de nos pères fondateurs et l’énorme sacrifice de nos états membres et nos citoyens afin de créer un seul espace socio-économique et politique dédié à la paix et la prospérité pour tous.
Pendant 48 années, notre sens de la communauté est resté fort face aux défis, et notre engagement envers le développement inclusif et durable est resté robuste. Nous remercions les chefs d’état et de gouvernement qui ont maintenu une posture résolue et cohérente concernant la vision de nos pères fondateurs, en investissant toutes les ressources nécessaires afin de préserver la communauté, et pour la solidarité, pour l’avancée de notre programme d’intégration socio-économique et la poursuite de la paix, la sécurité et la stabilité. Pour la gestion des institutions de la CEDEAO, nous avons du pain sur la planche puisque les questions clés qui confrontent notre région sont palpables.
Dans le domaine de la paix et la sécurité, [nous] sommes confrontés par la persistance des conflits violents et du terrorisme. Et nous vivons chaque jour avec les tristes nouvelles de la perte des vies et des biens. Nous avons vu beaucoup de cycles d’élection chez nos états membres mais la violence continue à gâcher les succès enregistrés. Au Mali et au Burkina Faso, l’intensité de la violence est préoccupante. Nous condamnons fortement la violence et sympathisons avec les familles affectées et les autorités. Nous répétons notre demande d’un soutien international dans notre région pour la lutte contre le terrorisme et d’autres formes de crime organisé.
La situation humanitaire empire, non seulement à cause des conflits mais aussi par suite du changement climatique et de la dégradation de l’environnement. La crise économique mondiale, qui se manifeste sous forme de la montée des prix de la nourriture et du carburant, est un autre défi qui met à l’épreuve notre résolution de sécurité collective et d’autonomie.
Pour l’amélioration de la paix et de la sécurité, nous mettons en œuvre le plan d’action de la CEDEAO contre le terrorisme et nous œuvrons pour renforcer la force en attente de la CEDEAO pour soutenir la lutte contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement. Nous adressons aussi la prolifération des armes légères et de petit calibre, nous améliorons la capacité de nos états membres contre les cyberattaques et nous opérationnalisons l’architecture de sécurité maritime avec la pleine opérationnalisation des trois zones maritimes de surveillance et de patrouille.
En ce qui concerne la bonne gouvernance et la stabilité politique, nous avons doublé nos engagements de diplomatie préventive dans les pays sujets à des élections et avons maintenu la surveillance et le soutien des transitions politiques au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.
En outre, nous nous sommes concentrés davantage sur l’amélioration de la sécurité alimentaire, nous avons allégé le fardeau des déplacés internes et des réfugiés dans notre région ; nous avons bâti une infrastructure des transports et de l’énergie pour obtenir un développement inclusif et durable. Les institutions capables et les partenariats équitables sont des facteurs vitaux de notre travail et de nos résultats.
En outre, nous remercions beaucoup nos partenaires pour leur soutien de développement maintenu. Ils sont restés constants pour œuvrer avec nous afin de promouvoir le développement et relever les défis dans certains domaines d’intérêt mutuel. Nous restons ouverts à des collaborations additionnelles et des partenariats améliorés.
À l’avenir, nous avons l’intention de rendre notre travail plus visible pour nos citoyens, de mettre en œuvre des projets ayant un impact direct sur la vie et les moyens de subsistance, et d’améliorer la responsabilisation face à nos parties prenantes.