PERSONNEL D’ADF
La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) a baissé considérablement au Kenya depuis que le pays a créé une Garde côtière en 2018.
C’est ce que pense Timothy Wamalwa, opérateur dans la Garde côtière kényane. Il fait l’éloge des exercices internationaux de sécurité maritime tels que Cutlass Express pour aider à améliorer la sensibilisation au domaine maritime et les efforts de sécurité dans le pays.
Une formation conjointe avec la Garde côtière des États-Unis dans les opérations sur petites embarcations « a été positive pour nos connaissances et nos manœuvres de bateau en mer », a dit M. Wamalwa au sujet de Cutlass Express 2023 (CE23), qui a pris fin le 17 mars.
Cet exercice de 11 jours basé à Djibouti, au Kenya et à Maurice a été parrainé par l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique et dirigé par les forces navales américaines en Afrique. Les pays participants ont inclus le Canada, les Comores, Djibouti, la France, la Géorgie, la Grèce, le Kenya, Madagascar, Maurice, le Mozambique, le Royaume-Uni, les Seychelles et la Tanzanie.
Avant la création de la garde côtière du Kenya, déclare M. Wamalwa, ex-caporal de la Marine kényane, les navires de pêche étrangers avaient pêché habituellement et illégalement dans les eaux du pays depuis des dizaines d’années, en menaçant les moyens de subsistance des pêcheurs artisanaux et en décimant les stocks de poissons.
« Nous perdions beaucoup de revenu et c’était devenu presque normal pour tout le monde d’entrer dans nos eaux territoriales, de pêcher, et puis de partir, dit-il. Les pêcheurs locaux comptent sur ces mêmes ressources. Ils pensaient qu’on les privait de ce qui les appartenait. C’était illégal mais il n’y avait pas d’organisme de sécurité qui pouvait appliquer la loi. »
Pendant CE23, les participants ont été formés dans les soins aux victimes pendant les combats tactiques, le tir de précision, les manœuvres en mer, les mesures anti-mines et les techniques de combat rapproché, ainsi qu’une instruction juridique. Ce sont toutes des aptitudes importantes que les forces navales doivent affiner lorsqu’elles sont actives dans une région tourmentée par tout un éventail de crimes maritimes, notamment la piraterie, le vol du pétrole, la traite humaine et le trafic de drogue.
À l’académie maritime Bandari de Mombasa (Kenya), les participants à l’exercice ont affiné leurs aptitudes liées à la gestion des scènes de crime, à la survie dans l’eau, aux techniques d’abordage, à la gestion des détenus et à l’inspection des documents.
Les participants à CE23 ont aussi reçu une formation avec SeaVision, outil de sensibilisation au domaine maritime qui aide les professionnels d’un centre opérationnel à traquer les navires en mer. Cet outil créé en 2012 par les États-Unis est utilisé par environ 25 pays africains pour la surveillance de leurs eaux.
M. Wamalwa déclare que l’exercice « aborde tous les aspects de la sécurité, la sûreté et aussi le domaine juridique ».
« C’est vraiment utile lorsque nous conduisons des opérations. Maintenant, nous savons quoi faire, à qui signaler les renseignements, comment partager les informations ; avec des exercices tels que celui-ci, nous continuerons certainement à développer cette capacité dans les états [d’Afrique de l’Est], en ce qui concerne le traitement des activités illégales en mer. Cela ouvre les yeux des participants et, à l’avenir, je suis sûr que nous exécuterons nos missions mieux qu’avant. »
CE23 a été lié à l’exercice maritime international (IMX) du commandement central des forces navales des États-Unis. IMX, le plus grand exercice de sécurité maritime de la région du Moyen-Orient, a inclus 7.000 participants provenant de plus de 50 pays. Il était axé sur la coopération en matière de sécurité maritime, les mesures anti-mines, les systèmes sans humain à bord et l’intégration de l’intelligence artificielle.
Dans le golfe d’Aqaba, les participants ont simulé le transport d’un patient entre un navire et la terre à l’aide d’une embarcation de surface sans humain à bord. Un mannequin a été transporté entre un navire avec équipage et la terre, en utilisant pour la première fois un drone pendant une formation d’évacuation médicale.
Le commandant Mohamed Gharbyia de la Marine égyptienne a déclaré à la fin de l’événement : « J’ai beaucoup appris sur le processus de prise de décision, en particulier avec des situations de formation multiples qui se produisent en même temps. Cela m’a permis de penser différemment. »