AGENCE FRANCE-PRESSE
Zimasa Mabela a grandi dans un village sud-africain, à deux heures de route de l’océan, sous le régime de l’apartheid, mais ce n’est qu’à l’âge de 18 ans qu’elle a vu la mer pour la première fois.
À présent, à l’âge de 38 ans, elle est la première femme noire à commander un navire de la Marine sud-africaine. La capitaine de corvette Mabela se rappelle que sa première visite à la plage a coïncidé avec la fin du pouvoir blanc en Afrique du Sud en 1994, et elle a pris la vague historique du changement qui a suivi.
« Je n’avais pas peur de l’eau », se souvient-elle, regardant au loin depuis le pont du SAS Umhloti, son chasseur de mines rutilant. « Dans mon village, il y avait une piscine à l’église où nous autres les enfants pouvions nager ».
Le désir de Zimasa Mabela de vivre sur la mer est venu plus tard, lorsqu’elle faisait des études universitaires pour obtenir un diplôme d’enseignante. Assistant à une présentation faite par la Marine, elle a été fortement attirée par le slogan de recrutement : « Rejoignez la marine et parcourez le monde ».
« J’ai pensé, dans quel autre métier aurai-je l’opportunité de visiter le monde ? »
Elle s’est engagée en 1999, à l’âge de 22 ans, comme opératrice radio, et à ce jour la Marine a tenu toutes ses promesses. Son métier l’a emmenée dans des endroits aussi divers que l’Inde, l’Uruguay, Sainte-Hélène et le Canada. Le navire dont elle a pris le commandement en août 2015 mouille dans le port historique de Simon’s Town, au Cap, la plus importante base navale de l’Afrique du Sud.
Les 54 membres de l’équipage du navire sont pour la plupart masculins, mais Zimasa Mabela assure que son sexe ne pose pas de problème. « Ils m’ont très bien acceptée. Si je donne un ordre, c’est un ordre », dit-elle avec un sourire chaleureux et un regard d’acier.