TOMMY VICTOR UDOH | AGENCE SPATIALE DE DÉFENSE NIGÉRIANE
Depuis 2009, le groupe extrémiste Boko Haram a tué 20.000 personnes et déraciné 2,3 millions de personnes de plus au Nigeria. Ce groupe, qui s’est engagé à soutenir l’EIIL, utilise les réseaux sociaux pour recruter les Nigérians à sa cause. Le Nigeria a pris des mesures positives pour saper le groupe et son utilisation des réseaux sociaux :
• Collecte du renseignement financier : le programme BVN (Bank Verification Number, numéro de vérification bancaire) renforce la sécurité des transactions bancaires et améliore la collecte du renseignement financier dans le pays. Cette initiative gouvernementale améliore la détection du blanchiment d’argent et permet de partager les informations sur les risques émergents. Les BVN uniques du Nigeria facilitent la gestion de l’identité des déposants par les banques, quel que soit le nombre de comptes qu’ils détiennent. Le programme a réduit la pratique des déposants visant à utiliser des identités multiples pour blanchir l’argent grâce à une variété de banques et de comptes. Avec les BVN, les banques peuvent suivre les irrégularités dans les comptes. Les BVN permettent aux organismes d’application de la loi de se concentrer sur les destinataires des fonds, plutôt que sur les sources seulement.
• Programme de cybersécurité : le Nigeria a promu un programme national de cybersécurité qui englobe la politique et la stratégie de cybersécurité et la loi sur la cybercriminalité. La loi sur la cybercriminalité fournit une structure efficace, unifiée et complète pour l’interdiction, la prévention, la détection, les poursuites et la répression de la cybercriminalité au Nigeria. Cette loi assure la protection de l’infrastructure nationale critique des informations et encourage la cybersécurité et la protection des systèmes et des réseaux informatiques, des communications électroniques, des données et des programmes informatiques, de la propriété intellectuelle et des droits liés à la vie privée. Elle exige que les fournisseurs de services conservent toutes les données de trafic et les informations des abonnés en respectant le droit constitutionnel des personnes à leur vie privée, et qu’ils prennent les mesures appropriées pour protéger le caractère confidentiel des données conservées, traitées ou récupérées.
• Équipe de réponse informatique d’urgence : l’équipe de réponse informatique d’urgence du Nigeria a été créée pour surveiller les incidents liés à la sécurité dans le cyberespace du pays et pour y répondre. Ce service proactif protège et sécurise le cyberespace nigérian dans l’anticipation des attaques, des problèmes ou des événements. Ces services incluent la surveillance de la technologie, les services de détection des intrusions, l’évaluation de la vulnérabilité et les essais de pénétration. Ces services réactifs sont conçus pour répondre aux demandes de soutien face à toute menace ou attaque visant les systèmes d’information dans le cyberespace du Nigeria.
• Récits stratégiques en ligne : le récit stratégique en ligne est une déclaration d’identité, de cause et d’intention derrière laquelle le gouvernement, le peuple et les forces armées du Nigeria se rallient dans leur lutte contre le terrorisme. Le récit de riposte, destiné aux membres de Boko Haram, est constamment diffusé et favorise une forme modérée de l’Islam. Il déclare que le Saint Prophète n’a jamais tué les enfants innocents ni kidnappé les femmes pour promouvoir la cause de l’Islam. Il les exhorte aussi à être de vrais musulmans et à se rendre ou se soumettre aux autorités, qui les embrasseront et les traiteront bien.
• Centres de communication de crise des réseaux sociaux : ils peuvent surveiller les activités des réseaux sociaux. Le centre fait participer la société civile, la presse, les enthousiastes des réseaux sociaux, les jeunes et les organisations non gouvernementales qui partagent des idées et fournissent des informations pour contrecarrer l’idéologie de l’extrémisme violent.
• Détection et prévention des activités terroristes en ligne : les agences de sécurité nigérianes ont acquis une technologie moderne pour aider à recueillir des informations sur le terrorisme. Cette technologie permet l’interception légale des communications électroniques lorsqu’il existe des motifs raisonnables pour soupçonner que le contenu est requis aux fins d’investigations et de poursuites criminelles.
• Éducation du public : le gouvernement conseille vivement aux Nigérians d’être vigilants et d’offrir volontairement des informations aux autorités pour permettre aux agences de sécurité de prévenir les attaques de Boko Haram. De même, des conseils pour identifier les terroristes et transmettre les informations pouvant conduire à une arrestation sont publiés en ligne. Les plateformes des réseaux sociaux sont pleines de sketches dramatiques parrainés, et utilisent la comédie, les clips musicaux, les refrains, les témoignages des membres de Boko Haram qui se sont rendus et ont été dé-radicalisés, et les documentaires. En outre, des prospectus et des annonces de presse factuelles sont diffusés dans les zones contrôlées par Boko Haram et lors des activités de coopération civilo-militaires, au niveau opérationnel et tactique, dans les domaines des soins de santé et de l’infrastructure.