AGENCE FRANCE-PRESSE
L’ancienne médina de Tanger, ville portuaire du Maroc dont les rues longtemps négligées reviennent à la vie grâce aux résidents, est désormais ornée de fresques, de façades colorées et d’allées fleuries.
La vieille ville de Tanger, perchée sur une colline surplombant le port et le détroit de Gibraltar, voie maritime des plus stratégiques et vitales au monde, bénéficie de peu d’espaces verts. Néanmoins, les résidents de 13 quartiers ont lancé une campagne pour lui refaire une beauté.
« L’initiative vient des résidents, sans intervention aucune des partis ou des associations politiques », déclare Rafih al-Kanfaoui, 33 ans, en parlant du quartier d’Ibn Battouta. « Le quartier révèle une beauté que personne n’avait imaginée. »
Les allées sinueuses de la ville sont désormais parées de façades aux couleurs bigarrées et ornées de pots de fleurs aux portes et aux fenêtres.
Les murs d’Ibn Battouta, quartier nommé après l’un des enfants de la ville les plus connus, qui devint explorateur au 14ème siècle, sont peints en vert et en violet, et les résidents ont même aménagé une rampe pour fauteuil roulant.
« Nous avons tous travaillé ensemble, les hommes et les femmes, les enfants, les jeunes et les vieux pour embellir ce quartier », déclare Soufyane Abdel-Mottalib, 30 ans.
Les résidents ont financé eux-mêmes les opérations et maintenant quatre quartiers de Tanger ont été primés par l’Observatoire marocain pour la protection de l’environnement et des monuments historiques.
Mohammed Salmoun, bénévole dans une association locale, déclare que le projet a changé l’aspect de plusieurs quartiers défavorisés de la ville. « Ce type d’initiative a montré son potentiel pour aider les quartiers à se démarquer aussi bien localement que dans tout le pays », déclare-t-il.
Inspirés par les images du projet postées sur Facebook, les habitants des autres villes du Maroc, notamment Casablanca, ont lancé des initiatives similaires.
Les habitants de Tanger sont fiers de la longue histoire de leur ville, en particulier celle d’Ibn Battouta qui quitta la cité en 1325 lorsqu’il avait 21 ans. Il traversa l’Afrique du Nord et continua vers l’Est pour aller en Chine. Il défia les distances, les épreuves et la peste noire pour retourner dans sa ville natale et écrire le récit de ses voyages.
La ville connaît une renaissance depuis que le roi Mohamed VI a lancé un ambitieux programme quadriennal de redéveloppement d’un milliard de dollars en septembre 2013. Le bord de mer aux façades neuves est reluisant et le centre-ville s’est transformé pour faire place à de larges avenues et des trottoirs peints en blanc.