AGENCE FRANCE-PRESSE
Le Brain Freeze, un bus customisé – ou matutu, comme on l’appelle au Kenya – tonitruant, bardé de néons bleus, comme dans une boîte de nuit, dévale les rues de Nairobi.
Des haut-parleurs crachent une musique assourdissante, alors que des clips défilent sur des écrans plats de télévision. « C’est comme un club ; ce matatu est vraiment cool », s’extasie Mary Nicola, une étudiante de 20 ans.
Environ 90 pour cent des travailleurs et étudiants de Nairobi utilisent chaque jour un matatu. Mais la concurrence est rude, et un bus customisé comme le Brain Freeze peut faire toute la différence. Les matatus portent le nom des footballeurs de Manchester United, de la chanteuse Alicia Keys, de Nelson Mandela, du Président des États-Unis Barack Obama et du pape François.
Sur le Brain Freeze, les jantes et les phares sont bleu métallisé, la calandre est étirée comme un chasse-neige et une ribambelle de phares rouges s’allument lorsque le bus freine.
L’investissement pour l’achat et la customisation a coûté 7 millions de shillings (70.000 dollars). Soucieux d’attirer un public jeune ultraconnecté, les propriétaires ont mis une vidéo en ligne montrant le bus en train d’être peint.
Kennedy Aina, un étudiant de 22 ans, correspond au public cible du Brain Freeze. « Le matatu était là à la sortie de mon cours ; il a le wi-fi et il est rapide », a-t-il déclaré.
Dans un entrepôt, les effluves de peinture fraîche assaillent les narines. Roy « The Great » Mungai, un artiste de matatu très demandé, apporte la touche finale à un bus rastafari.
La carrosserie verte, jaune et rouge est ornée de l’image de l’ancien empereur éthiopien, Haïlé Sélassié, tandis qu’à l’intérieur des photos de Bob Marley côtoient de vieux vinyles décorant le plafond.
Tout près de là, le « Gucci » est prêt à partir et son propriétaire, Chris Nsungu, est ravi. « Demain il filera sur la route ! », se réjouit-il.
Un autre jour, un autre matatu nouvellement customisé. Pour le Brain Freeze et les autres, la concurrence est devenue un peu plus rude.