Des ouvriers de construction à Abidjan (Côte d’Ivoire) construisent une barrière autour d’une forêt primaire dans le centre de la ville pour protéger cet espace vert menacé contre l’expansion urbaine.
Lorsqu’elle sera finie, la barrière en blocs de ciment de 10 km de long suivra la bordure du Parc national du Banco pour l’empêcher d’être envahi.
Avec le Parc national Tijuca à Rio de Janeiro (Brésil), cette réserve naturelle est l’une de deux forêts vierges seulement dans le monde à survivre au cœur d’une métropole.
L’écologiste ivoirien Tom Thalmas Lasme déclare que le mur est crucial dans un pays qui a perdu un énorme espace forestier au cours des 50 dernières années.
La réserve naturelle de 3.474 hectares abrite environ « 30 espèces de flore menacées de disparition en Afrique de l’Ouest », dit-il. Mais en six ans, la croissance de la population et de la construction a érodé la frontière.
Ceux qui vivent à la lisière y entrent régulièrement pour abattre les arbres et obtenir du bois de chauffage ou pour chasser les animaux pour se nourrir, disent les habitants locaux. Les conducteurs qui roulent le long de sa bordure Ouest ont aussi provoqué des incendies en jetant leurs mégots de cigarette.
La Côte d’Ivoire a perdu jusqu’à 80 % de ses forêts naturelles en seulement 50 ans à cause de l’agriculture, des incendies de brousse, de l’exploitation illégale des forêts et des mines artisanales, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature.
L’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) déclare que 2 millions d’hectares de forêt, parmi les 3 millions d’hectares que le pays possède actuellement, ont été divisés en quatorze réserves naturelles désignées. Chaque année, 300.000 hectares d’arbres disparaissent.
L’OIPR construit une barrière autour des limites Ouest et Nord de la forêt d’Abidjan, financée par le gouvernement et le Japon, pour aider à stopper la destruction.
Adama Tondossama, chef de l’office, déclare que « la forêt du Banco absorbe le dioxyde de carbone et dégage l’oxygène qui est essentiel pour les 6 millions d’habitants d’Abidjan. Nous avons érigé cette barrière en béton pour éviter que ce poumon vert disparaisse à cause de la déforestation. »
Fousseni Coulibaly, lieutenant-colonel chargé du parc, déclare que la préservation de la réserve aide aussi à réguler les précipitations et à recharger les réserves immergées qui apportent l’eau potable à la cité voisine.
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