Un groupe d’enfants maliens s’amuse à regarder à travers des orifices dans le mur d’enceinte du camp de la mission des Nations Unies à Goundam, dans la région de Tombouctou.
Pendant que les enfants jouent, les forces de sécurité maliennes et françaises participent à l’opération conjointe La Madine 3, dans le cadre de l’Opération Barkhane. La force de lutte anti-terroriste de 3.000 hommes, dirigée par les Français, est répartie entre cinq pays sahéliens : le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Barkhane remplace l’Opération française Serval, qui a œuvré à restaurer l’ordre au Mali après un soulèvement islamiste qui a commencé en 2012. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été déployée en juillet 2013.
L’agitation au Mali entre dans sa quatrième année. En 2012, plusieurs groupes djihadistes — principalement al-Qaida au Maghreb islamique, Ansar al-Dine et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), ont pris le contrôle de plusieurs villes du nord du Mali, les arrachant à des groupes armés séparatistes touaregs tels que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui exigeaient que le gouvernement de Bamako accorde l’autonomie à cette région.
Depuis ce moment-là, des points chauds sont apparus à travers l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Les populations jeunes en nombre croissant dans la région sont vulnérables à la radicalisation. Rien qu’au Mali, les deux tiers des habitants ont moins de 25 ans, et le nombre des moins de 35 ans devrait quasiment doubler d’ici 2030. Ces tendances démographiques, conjuguées à la pauvreté et à la pénurie d’emplois, apportent aux extrémistes des opportunités de recrutement de premier choix.
De nombreux jeunes gens à Tombouctou, dans le nord du Mali, choisissent la criminalité et la radicalisation pour gagner leur vie, selon un article écrit pour le site Internet The Broker par Marije Balt, une ancienne diplomate néerlandaise en Afrique.
Un manque d’opportunités économiques « constitue un terreau favorable à des groupes criminels et radicaux bien financés, qui intensifient leur pénétration au Mali malgré la présence de la MINUSMA, une mission forte de 12.000 soldats », explique Marije Balt. « Des alternatives économiques viables telles que des emplois et des entreprises du secteur structuré sont nécessaires pour préparer le Mali à l’explosion démographique de la jeunesse prévue dans les années 2030 ».
Marije Balt fait valoir que c’est par le biais du développement de l’agriculture, d’investissements dans l’infrastructure et de formations adaptées aux besoins locaux que l’on peut aider les jeunes maliens.
« Il n’y a pas de solutions miracles pour obtenir ce résultat », conclut-elle. « Il exige une approche englobant tous les aspects du problème, à long terme et politiquement courageuse, tant du gouvernement malien que de la communauté internationale ».
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