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L’Afrique du Sud et la France ont annoncé la signature d’un accord de coopération pour patrouiller dans l’océan Indien austral, afin de lutter contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée dans la zone économique exclusive (ZEE) de chacun des pays.
La ZEE est la zone qui s’étend jusqu’à 200 milles nautiques de la côte. En vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, un État côtier a, à l’intérieur de sa ZEE, souveraineté sur les ressources vivantes et non vivantes de la mer et du fond marin. La ZEE de l’Afrique du Sud comprend les eaux proches du continent africain et celles entourant les îles du Prince-Édouard, des îles inhabitées situées à 955 kilomètres de la côte. La surface totale de la ZEE est de 1,5 million de kilomètres carrés.
Parmi la flotte de contrôle et de surveillance opérée par le ministère de l’agriculture, des forêts et de la pêche d’Afrique du Sud, une seule unité est à même de patrouiller les parties éloignées de la ZEE de l’Afrique du Sud. Les autres patrouilleurs ont été construits pour couvrir une zone ne dépassant pas 200 milles marins.
Toutefois, des navires de la marine nationale française, basée à Port-des-Galets, dans l’île de la Réunion, patrouillent régulièrement dans la ZEE française, dans l’océan Indien austral, au nord des Terres australes et antarctiques françaises. Ces navires visitent fréquemment Le Cap, pendant ces patrouilles, aux fins de ravitaillement, repos et entretien de routine. L’Afrique du Sud et la France ayant des ZEE voisines dans l’océan austral, les deux pays partagent un intérêt commun pour la protection de leurs ressources halieutiques.
L’accord proposé, qui a été finalisé mais qui doit encore être signé au cours d’une visite ministérielle de haut niveau en Europe vers la fin 2015, sera similaire à l’accord de coopération entre l’Australie et la France en matière d’application de la législation relative à la pêche signé en 2011. Cet accord permet des patrouilles communes australiennes et françaises pour faire respecter les lois dans les ZEE et les mers territoriales des deux pays dans l’océan Austral.
L’accord permet l’échange de personnel nécessaire pour faire appliquer les lois des deux pays. Pour qu’un bâtiment français puisse faire appliquer les lois sud-africaines dans les eaux de ce pays, il devra embarquer un officier sud-africain et vice versa lorsqu’un bâtiment sud-africain se trouvera dans les eaux françaises. Ces mesures permettent d’aborder, de visiter, de poursuivre, d’arrêter, de saisir et de rechercher les navires de pêche suspectés d’infractions à la législation sur la pêche.
« La souveraineté de notre ZEE ne peut être appliquée par un pays isolé et seul le partage des ressources maritimes dédiées représente la solution pour être plus présent dans ces territoires extérieurs et pour combattre les activités illicites », a déclaré à defenceWeb un officier de la marine nationale française.