PERSONNEL D’ADF
Le Bénin, le Ghana et le Togo ont conclu un accord pour œuvrer ensemble afin de réduire la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) dans le golfe de Guinée.
Le Bénin et le Togo ont conduit leur première opération conjointe de patrouille à la mi-décembre. Elle était financée par le Programme de l’Union européenne pour l’amélioration de la gouvernance de la pêche en Afrique de l’Ouest, connu sous le nom de PESCAO. Le Ghana a signé l’accord à la fin décembre.
En plus des patrouilles en mer, les pays partageront les informations du Centre régional de surveillance, contrôle et vigilance du Ghana, qui a été créé par le Comité des pêches du centre Ouest du golfe de Guinée (CPCO) en 2021.
Les autres partenaires incluent le Centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest en Côte d’Ivoire, l’Agence européenne de contrôle des pêcheries, le Centre de coordination maritime multinational et Trygg Mat Tracking, une société d’analyse de renseignements de pêche. Des fonds supplémentaires sont fournis par l’Agence norvégienne de coopération au développement, selon SeafoodSource.
Duncan Copeland, directeur exécutif de Trygg Mat Tracking, déclare que la société se réjouit de soutenir les patrouilles de pêche régionales en Afrique de l’Ouest. La région est ciblée depuis des décennies par les flottes de pêche étrangères en eaux distantes, principalement celles de la Chine, ce qui a conduit à une baisse importante des stocks de poissons, une perte de revenus pour les pêcheurs artisanaux et une augmentation de l’insécurité alimentaire.
M. Copeland a déclaré dans un rapport sur le site web de la société : « Les patrouilles en mer sont une composante clé de la mise en application efficace des lois sur la pêche, mais seulement lorsqu’elles sont bien coordonnées, bien planifiées et bien informées. Nous félicitons le CPCO et le centre régional MCS pour leur leadership afin de concrétiser ce projet. »
Lorsque le Ghana a signé l’accord, Seraphin Dedi Nadje, secrétaire général du CPCO, a déclaré que cela aiderait à améliorer la coordination, le développement et la mise en œuvre des plans de pêche nationaux et régionaux en les alignant avec le programme d’intégration de l’Union africaine, et soutiendrait les objectifs de développement durable des Nations unies, selon un rapport de Business Ghana.
M. Nadje a ajouté que le secteur des pêches de la région pourra être développé au mieux si tous les états membres coopèrent sur les pratiques de gestion.
La pêche illégale fait perdre annuellement à l’Afrique de l’Ouest près de 1,95 milliard de dollars sur la chaîne de valeur des poissons et fait perdre aux foyers 593 millions de dollars de revenu. La pêche INN a aussi été liée à la piraterie, la traite humaine et la contrebande des stupéfiants et des armes.
Le pacte entre les pays est considéré comme preuve qu’ils réagissent aux préoccupations des pêcheurs artisanaux et qu’ils sont engagés envers la croissance de leur économie des océans. On s’attend à ce que la Côte d’Ivoire fasse aussi partie de l’accord mais elle n’a pas encore signé, selon SeafoodSource.
Le Ghana a exhorté les pays voisins à mettre en œuvre des fermetures coordonnées des saisons de pêche pour empêcher les stocks de poissons de décliner davantage dans le golfe de Guinée. Le Ghana impose une fermeture de saison de deux mois pour les chalutiers industriels et d’un mois pour les petits pêcheurs.
Paul Odartei Bannerman, directeur exécutif adjoint de la Commission des pêches du Ghana, déclare que l’effet sur les stocks de poissons de la région serait insignifiant si le Ghana était le seul à imposer une fermeture de saison, selon un reportage publié dans le journal ghanéen Daily Graphic.
Les stocks de petits poissons pélagiques tels que la sardinelle ont baissé de 80 % au Ghana au cours des vingt dernières années. L’une de ces espèces appelée sardinella aurita a aujourd’hui entièrement disparu. Sans intervention gouvernementale, l’effondrement complet des pêches du Ghana se produira probablement en moins de dix ans, selon l’Environmental Justice Foundation.