AGENCE FRANCE-PRESSE
Les pays africains combattent le braconnage d’ivoire avec d’importantes saisies qui dépassent, pour la première fois, celles faites dans la destination de choix, l’Asie, comme l’ont rapporté les autorités de réglementation de la faune et de la flore des Nations Unies, en juin 2014.
Jusqu’à récemment, il était rare qu’une demi-tonne métrique, ou plus, d’ivoire soit saisie, dans la mesure où elle l’était, avant que ce matériau précieux ne quitte l’Afrique. Selon une étude publiée par le secrétariat de la Convention sur le commerce international de la faune et de la flore sauvages menacée d’extinction (CITES), la situation a changé en 2013.
Depuis mars 2013, pour la première fois, « davantage de grosses prises ont été faites en Afrique qu’en Asie », a indiqué la CITES dans un rapport sur le braconnage des éléphants et le commerce illicite d’ivoire. Quatre-vingt pour cent des prises ont eu lieu dans trois pays – le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda – qui figurent parmi les huit pays sommés par le secrétariat de la CITES en mars 2013, de mettre en place un Plan d’action national pour l’ivoire afin de s’attaquer au problème.
Selon Ben Janse van Rensburg, un ancien officier de police sud-africain, qui dirige le service d’appui à la lutte contre la fraude de la CITES, le fait que le lieu des saisies se soit déplacé est extrêmement important. « Jusque-là, ces grosses cargaisons arrivaient à quitter l’Afrique avant d’être détectées. À présent, elles sont détectées, ce qui est la preuve que ces pays ont commencé à mettre en œuvre des mesures pour combattre ce commerce illicite », a-t-il déclaré.
Ce changement donne une indication de ce qui peut être réalisé avec un « effort collectif soutenu et coordonné » pour lutter contre le braconnage des éléphants et la contrebande d’ivoire tout au long de la chaîne de valeur, a-t-il ajouté.