Le Ghana confronte la cybercriminalité
PERSONNEL D’ADF
Le Ghana fait plus que célébrer le mois de la sensibilisation nationale à la cybersécurité en octobre : il agit.
L’Agence nationale pour la technologie de l’information (NITA) a ouvert un Centre des opérations de sécurité (SOC) pour combattre la cybercriminalité et améliorer la protection des ministères du gouvernement, des entreprises et du public.
« Alors que nous continuons la numérisation, nous devons prendre au sérieux notre cybersécurité », a déclaré la ministre des Communications Ursula Owusu-Ekuful lors du lancement le 23 octobre.
Le SOC offrira une surveillance des réseaux pour aider le gouvernement à identifier les menaces dès qu’elles se manifestent.
« Avec une technologie analytique et corrélative avancée pour reconnaître les menaces, le SOC aidera à déterminer les modes et la priorisation des problèmes pour optimiser les ressources et gérer les menaces », a déclaré Mme Owusu-Ekuful.
Le Ghana est l’une des démocraties les plus stables du continent. Selon la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, l’économie du Ghana avait enregistré mondialement la plus forte croissance en 2019, avec un taux de croissance de 8,8 %. Les Nations unies l’ont reconnu comme le premier pays d’Afrique subsaharienne à réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême.
L’augmentation de la demande de connectivité Internet a rendu plus importante la sécurisation des données et de la technologie parce que le Ghana constate une hausse dramatique de la cybercriminalité. Le Centre national de cybersécurité (NCSC) du pays a signalé des pertes dues aux fraudes de 9,8 millions de dollars en 2018 et 105 millions en 2019.
La pandémie de Covid-19 a aussi contribué à l’augmentation des cybercrimes. En août dernier, Interpol a averti que les criminels changeaient de cibles : au lieu des personnes et des petites entreprises, ils s’attaquaient aux grandes sociétés, aux gouvernements et à l’infrastructure critique.
« Avec les organisations et les entreprises qui déploient rapidement des systèmes distants et des réseaux pour soutenir les équipes travaillant à la maison, les criminels profitent aussi de l’augmentation des vulnérabilités sécuritaires pour voler les données, faire des profits et provoquer des perturbations », selon Interpol.
En réunissant des analystes de sécurité, des hackers éthiques et la technologie d’avant-garde, le nouveau SOC du Ghana prévoit d’améliorer la coordination entre les unités luttant contre la cybercriminalité.
Le Dr Albert Antwi-Boasiako, chef du NCSC, déclare que la nouvelle installation travaillera étroitement avec les équipes de réponse informatique d’urgence (CERT) de son département.
« Entre janvier et août de cette année seulement, plus de 5.000 habitants ont contacté le NCSC par l’intermédiaire de la CERT nationale pour obtenir des recommandations et des avis sur la gestion des problèmes de cybersécurité, dont la plupart concernent la fraude en ligne », a-t-il déclaré lors du lancement du SOC.
« L’établissement d’un Centre des opérations de sécurité à l’Agence nationale pour la technologie de l’information dénote un jalon supplémentaire dans l’intervention stratégique du gouvernement pour accroître notre préparation de cybersécurité. »
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