PERSONNEL D’ADF
L’épidémie de la maladie à virus Ebola qui avait commencé il y a presque deux ans et avait causé plus de 2.200 décès dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC) vient d’être déclarée officiellement vaincue le 25 juin.
Le ministre de la Santé Eteni Longondo annonce cette victoire sur ce qu’il appelle « la plus longue, la plus complexe et la plus meurtrière » épidémie d’Ebola de l’histoire du pays. La fin d’une épidémie peut être déclarée s’il n’existe pas de nouveaux cas positifs signalés dans une période de 42 jours, soit 2 cycles de transmission de 21 jours.
Ce triomphe dans la province nord-orientale du Nord-Kivu a été quelque peu freiné par une nouvelle épidémie d’Ebola qui s’est déclarée le 1er juin au Nord-Ouest du pays. En moins de deux semaines, 17 personnes ont trouvé la mort des suites du virus à Mbandaka dans la province nord-occidentale de l’Équateur, près de la frontière avec la République du Congo et la République centrafricaine. Il s’agit de la 11ème épidémie d’Ebola de la RDC depuis l’identification de cette maladie il y a près de 45 ans.
L’épidémie du Nord-Kivu, qui avait commencé en 2018, avait provoqué la mort des deux tiers des 3.470 personnes qui avaient été infectées par le virus. Selon le journal Nature, c’était la deuxième épidémie la plus mortelle du monde.
L’Organisation mondiale de la santé applaudit sur son flux Twitter : « L’épidémie #Ebola dans #DRC est TERMINÉE ! L’OMS félicite tous ceux qui ont participé à cette mission difficile et souvent dangereuse pour mettre fin à l’épidémie qui avait duré près de 2 ans », en s’exprimant sur l’épidémie du Nord-Kivu.
Celui qui a dirigé le combat contre l’Ebola est aussi celui qui l’avait affronté pour la première fois lorsqu’il venait d’obtenir son diplôme d’épidémiologiste de terrain en 1976 : le Dr Jean-Jacques Muyembe Tamfum, microbiologiste.
Le Dr Muyembe est aujourd’hui directeur général de l’Institut national pour la recherche biomédicale de la RDC. Cette fois-ci, son plan de bataille consistait à déployer deux vaccins expérimentaux pour arrêter la transmission du virus. Plus de 320.000 personnes ont reçu l’un de ces vaccins. Selon Nature, c’était la première fois qu’un vaccin avait été utilisé pour combattre l’Ebola.
Les vaccins ont eu un succès tel que les gens les ont réclamés, ce qui a facilité l’éradication, déclare le Dr Muyembe.
« Nous sommes extrêmement fiers d’avoir vaincu une épidémie qui avait duré longtemps et avait beaucoup nui à notre population », explique le Dr Muyembe.
Les deux épidémies d’Ebola ont alourdi le fardeau de la RDC, au moment où son système de santé essayait aussi de maîtriser une épidémie de rougeole dans laquelle plus de 6.000 personnes avaient trouvé la mort depuis le début 2019, suivie par la pandémie de Covid-19 en début 2020. En date de la fin juin, le pays avait signalé plus de 6.900 cas positifs de Covid-19, selon les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies.
« L’insécurité chronique a aidé à rendre hautement complexe l’épidémie [d’Ebola] », a déclaré M. Longondo lors de sa conférence de presse, selon le journal Daily Mail du Royaume-Uni.
L’épidémie la plus meurtrière du monde a tué plus de 11.300 personnes en Afrique de l’Ouest entre 2013 et 2016. Cette épidémie était centrée en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.