PERSONNEL D’ADF
Les forces armées du Burkina Faso conduisent avec succès des opérations anti-terroristes à un rythme croissant.
Les troupes burkinabés de la Force conjointe des cinq pays du G5 Sahel, soutenues par une compagnie de soldats du Niger, ont récemment détruit une base de terroristes dans la partie Nord du pays. Huit motos, des portables et d’autres équipements ont été saisis lors de cette opération près d’une zone de forage à l’extérieur d’Oursi.
Une unité de gendarmerie (force militaire affectée à des missions policières) a aussi « démantelé » une base de terroristes près de la ville orientale de Tanwalbougou, et deux personnes soupçonnées de terrorisme ont été arrêtées lors d’une opération conjointe avec les forces de la Côte d’Ivoire pour sécuriser leur frontière commune de 550 kilomètres de long, selon un bulletin du chef d’état-major des forces armées du Burkina Faso.
Les arrestations ont été faites près d’un poste frontière où environ dix soldats ivoiriens avaient été tués deux semaines auparavant lors d’une attaque pas les extrémistes. Les responsables de la Côte d’Ivoire déclarent que le leader du raid avait été arrêté et qu’un grand nombre de ses subordonnés avaient été capturées.
En tout, les forces burkinabés ont conduit 260 patrouilles, 63 missions de reconnaissance et 14 opérations aériennes entre le 15 et le 21 juin 2020.
« Parce que comme on dit, c’est la discipline et la cohésion qui font la force des armées », a déclaré le président Roch Marc Christian Kaboré le 18 juin lors d’une allocution devant les troupes à Djibo. « Nous sommes conscients que malgré les efforts qui ont été faits, beaucoup reste à faire, pour notre armée, aussi bien au plan des effectifs, au plan du matériel, au plan des conditions qui doivent leur permettra d’assurer pleinement les missions. »
Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une insurrection islamiste. Les régions Nord et Est du pays sont les plus affectées par le terrorisme. Au bout de 5 ans, ce dernier a été responsable pour la mort de 1.200 civils et le déplacement de 860.000 personnes hors de leur foyer. Pendant cette période, le Burkina Faso a subi au moins 580 attaques extrémistes, dont la majorité en 2019 et 2020.
Selon les Nations unies, la violence extrémiste a provoqué 4.000 décès au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019.
Rien n’indique que la tuerie va bientôt prendre fin.
En mai, des extrémistes ont tué deux soldats burkinabés et cinq volontaires civils de la défense, en embusquant leur patrouille militaire dans le Nord du pays.
Quelques jours plus tard, près de la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, les troupes burkinabés et ivoiriennes ont tué 8 djihadistes présumés et en ont capturé 38 lors d’une opération conjointe. Ils ont livré les hommes capturés (24 au Burkina Faso et 14 en Côte d’Ivoire) aux services de renseignement.
Lors de cette opération, les soldats ont détruit une base terroriste au Burkina Faso et ont saisi des armes, des munitions, des portables et des clés USB, selon un reportage de l’Agence France-Presse.
Quelques semaines après l’opération conjointe entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, des extrémistes ont tué au moins 5 civils et 5 soldats français dans l’embuscade d’un convoi humanitaire dans le Nord du Burkina Faso. Ce même jour, des terroristes ont revendiqué le massacre de 25 personnes dans un marché au bétail, dans la ville orientale de Pama.
Le massacre de Pama a été suivi par des manifestations des résidents, furieux et préoccupés de leur sécurité. Les manifestants qui cherchaient « la fin de la violence contre les civils », ont demandé une investigation judiciaire et administrative du massacre, ainsi que la construction d’une base militaire dans la région, selon un reportage sur Lefaso.net, agence de presse locale.
Le président Kaboré a souligné que, malgré les attaques terroristes, les forces armées doivent éviter les victimes civiles dans la poursuite de leurs missions.
« Nous devons faire preuve de discernement, nous devons faire preuve d’investigation, de renseignement très approfondi pour permettre justement de pouvoir trier le bon grain de l’ivraie », a-t-il déclaré.