AGENCE FRANCE-PRESSE
Vues depuis le ciel, les 84 turbines blanches scintillantes de la ferme éolienne d’Ashegoda jaillissent du sol, tels d’immenses rayons surplombant de vastes étendues de blé doré.
La région du Tigray, située dans le Nord de l’Éthiopie, qui est essentiellement peuplée d’éleveurs de bétail cultivant les céréales de base du pays, est un site insolite pour une ferme éolienne. Dirigée par des français, il s’agit de la plus importante ferme de ce type dans l’Afrique subsaharienne. Dans le cadre de ses projets d’une valeur de plusieurs milliards de dollars consacrés à l’énergie éolienne, hydroélectrique, solaire et géothermique, les initiatives pionnières de l’Éthiopie en matière d’énergie verte visent à approvisionner en électricité sa population de près de 94 millions de personnes et à donner un coup de fouet à son économie en exportant de l’électricité dans les pays voisins.
« L’Éthiopie est le seul pays d’Afrique à utiliser l’énergie verte pour la croissance transformatrice », a déclaré Ahmed Soliman du think tank Chatham House.
La capacité actuelle de production d’électricité représente 2.177 mégawatts (MW) et ambitionne d’atteindre 10.000 MW d’ici à 2015.
Les éoliennes d’Ashegoda ont une capacité totale de 120 MW, la plus importante de tout le sous-continent. Le projet a été réalisé par le groupe français Vergnet. C’est la première d’une série de plusieurs fermes éoliennes dont la construction est planifiée dans le pays.
Ashegoda, située à 780 km d’Addis-Abeba, fait partie de plans ambitieux visant à transformer l’Éthiopie en un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2025, sans augmenter les émissions de dioxyde de carbone. La ferme éolienne d’une valeur de 313 millions de dollars, qui est financée par le gouvernement français et plusieurs banques privées françaises, représente l’intérêt croissant des entreprises européennes pour l’Éthiopie, où l’on observe également une hausse des investissements chinois, indiens et turcs.
Le pays veut aussi être un fournisseur régional d’électricité. L’Éthiopie exporte déjà de l’électricité à Djibouti et au Soudan. La construction d’une ligne de transport d’électricité vers le Kenya est en cours.