L’Éthiopie a adopté une loi donnant à près de 1 million de réfugiés le droit de travailler et de vivre hors des camps, initiative saluée pour leur fournir plus de dignité et pour réduire leur recours à l’aide étrangère.
L’Éthiopie héberge la deuxième plus grande population de réfugiés africains après l’Ouganda. Elle est l’hôte de plus de 900.000 personnes qui ont fui les conflits, la sécheresse et la persécution des pays voisins tels que l’Érythrée, la Somalie, le Soudan du Sud et le Soudan.
Les réfugiés, dont beaucoup ont cherché refuge il y a plusieurs décennies et ont des enfants nés en Éthiopie, sont surtout confinés dans une vingtaine de camps dans le pays. La plupart n’ont pas le droit de travailler.
« Nous sommes heureux d’annoncer que la nouvelle proclamation sur les réfugiés a été adoptée par le Conseil des représentants des peuples de la république démocratique fédérale d’Éthiopie », déclare l’administration éthiopienne pour les affaires relatives aux réfugiés et aux rapatriés. « Nous sommes convaincus que cette nouvelle loi améliorera la vie des réfugiés et des communautés d’accueil. »
Avec un nombre record de personnes forcées à s’enfuir de leur foyer, la plupart des 25 millions de réfugiés du monde sont hébergés par des pays en voie de développement, dans des camps où le manque de fonds les laisse souvent sans nécessités de base telles que la nourriture ou l’éducation.
La nouvelle loi s’inscrit dans le cadre de l’engagement de l’Éthiopie envers le Pacte mondial des Nations unies sur les réfugiés, adopté par les leaders mondiaux pour améliorer l’autonomie des réfugiés et réduire la pression sur les pays hôtes.
La loi permet aux réfugiés de quitter les camps, de suivre les classes des écoles ordinaires et de voyager et travailler dans tout le pays. Les réfugiés peuvent enregistrer officiellement les naissances, les mariages et les décès, et ils auront accès aux services financiers tels que les comptes bancaires. Ceci permettra à davantage de réfugiés de vivre dans les zones urbaines, d’obtenir des permis de travail limités, d’obtenir un accès à la terre arable et d’accroître le nombre d’inscriptions scolaires des enfants.
« La loi aidera les réfugiés à se sentir inclus et à penser qu’ils peuvent contribuer à la société », déclare Dana Hughes, porte-parole de l’agence des Nations unies pour les réfugiés en Afrique de l’Est. « Mais nous devons nous souvenir que les réfugiés ne sont pas les seuls à bénéficier de l’accès à l’éducation et à l’emploi ; cet accès contribue aussi à l’économie et les communautés locales en bénéficient. Une telle législation n’est pas seulement une bonne chose, c’est aussi une chose judicieuse. »