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    Les Gouvernements Fantômes

    Employant l’extorsion déguisée en impôts, les groupes terroristes essaient de conserver le pouvoir dans les zones qu’ils contrôlent
    ADFBy ADFaoût 6, 2025Updated:août 11, 202513 Mins Read
    Un policier somalien chargé de l’élimination des munitions explosives se prépare à détoner des mines et des obus récupérés dans les faubourgs de Mogadiscio.
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    PHOTOS DE REUTERS

    La Somalie, submergée par des conflits depuis 2009, a aujourd’hui deux systèmes qui s’efforcent d’exercer un contrôle : le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux et locaux d’un côté, le groupe extrémiste des Chebabs de l’autre.

    Bien que fragmenté par plusieurs années de défaites militaires et des luttes internes entre ces chefs, le groupe lié à Al-Qaïda conserve une présence majeure en Somalie, où il continue d’essayer d’imposer son système rigide de lois fondamentalistes. Le groupe produit d’énormes revenus, estimés à 100 millions de dollars par an, comparé aux 300 millions perçus par le gouvernement national.

    Les revenus des Chebabs soutiennent un réseau de 5.000 à 10.000 combattants bien armés. L’argent permet au groupe de financer des chaînes logistiques régionales tout en maintenant ce que la chercheuse Wendy Williams appelle la « présence fantôme » d’une alternative gouvernementale dans le pays.

    Elle a écrit dans une étude de 2023 pour le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) : « Les Chebabs extorquent des revenus dans divers aspects de la vie somalienne courante, depuis les péages routiers jusqu’aux impôts fonciers. Ils s’appuient sur leur réputation entretenue d’omniprésence et d’intimidation. Les Chebabs ont aussi compromis plusieurs agences gouvernementales, par exemple en obtenant des manifestes de fret auprès des employés portuaires pour pouvoir extorquer les transporteurs à l’arrivée. »

    Les « impôts » du groupe ne sont en fait rien de plus qu’une extorsion.

    Tricia Bacon écrit pour le programme sur l’extrémisme de l’université George Washington : « Sa taxation produit quelques services pour ceux qui vivent sous le contrôle du groupe, ainsi que certains services mis à la disposition de ceux qui utilisent les tribunaux ou les routes du groupe. Mais les exigences du système d’extorsion excèdent de loin les services fournis et offrent principalement une protection de la part du groupe. Il menace, enlève et va jusqu’à assassiner ceux qui ne paient pas ses impôts. L’extorsion du groupe est devenue si efficace qu’il enregistre un surplus annuel, et certains affirment qu’il est désormais plus comparable à une mafia qu’à une organisation idéologique.

    Les gens prélèvent l’eau d’un puits près d’un camp à Tin Zaouatine dans le Nord du Mali. Le terrorisme a déplacé plus de 330.000 personnes dans le pays.

    Le groupe terroriste a utilisé son argent pour saper un grand nombre de services traditionnels du gouvernement, notamment son système de tribunaux. Les responsables du gouvernement disent qu’il y a des gens qui comparaissent devant les « tribunaux » des Chebabs pour obtenir justice parce que les décisions des tribunaux du gouvernement ne sont pas mises en application.

    Omar Mahmood de l’International Crisis Group déclare à Voice of America : « Pour ceux qui les utilisent volontairement, les facteurs d’attraction incluent des niveaux plus bas de corruption, moins de discrimination basée sur les clans et une forte capacité de mise en application, comparé au système judiciaire du gouvernement. Les tribunaux eux-mêmes ne sont pas toujours aussi sophistiqués et la menace d’une force brutale les appuie, mais en fin de compte ils se sont révélés plus efficaces pour répondre aux besoins de certaines populations. »

    Le groupe terroriste exploite des lacunes de la gouvernance nationale en offrant des partenariats et renforçant les chefs locaux des milices de clans dans les États de Hirshabelle et Galmudug.

    À TRAVERS LE CONTINENT

    D’autres groupes terroristes africains exploitent de plus en plus les lacunes des services gouvernementaux pour établir des gouvernements fantômes qui offrent des alternatives de structure du pouvoir qui fournissent parfois des services sociaux, mettent en application les lois et perçoivent des impôts. En plus de la Somalie, des portions du Burkina Faso, du Mali, du Nigeria et de la République démocratique du Congo sont sous le contrôle des terroristes et des groupes hors-la-loi.

    Au Mali, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda est devenu une force de contrôle et propage son influence vers d’autres régions du Sahel. En plus d’imposer une interprétation stricte de la charia, il joue le rôle de force de sécurité et de racket de protection.

    Des femmes attendent de recevoir de la nourriture pendant ramadan au camp Mugunga pour déplacés internes dans la République démocratique du Congo. Le groupe rebelle M23 est la cause de leur déplacement.

    Le groupe terroriste a été responsable pour des milliers de morts au cours des dernières années. En plus de la violence directe, le GSIM contrôle l’accès aux services de base, au capital et aux transports, « ce qui lui permet de faire pression dans les aspects fondamentaux de la vie quotidienne et peut conduire à la lente disparition des moyens de subsistance ressentie par tous les résidents », selon la chercheuse Tammy Palacios écrivant pour le New Lines Institute en 2024. « Ceci explique le succès du GSIM dans l’expansion de son contrôle. » Elle note que le groupe a perturbé les déplacements des résidents et leur accès à la nourriture, à l’eau, aux communications cellulaires, à l’électricité et autres services.

    « Le GSIM conduit des contrôles routiers dans les zones qu’il domine, écrit-elle. Les combattants du GSIM arrêtent les véhicules de tourisme, les camions commerciaux, les pick-ups transportant des articles et du bétail, et les autobus de transport. Les “impôts” sur de tels articles sont fréquents, tout comme le pillage direct. Le GSIM vend le bétail qu’il a volé ailleurs. Il a des tentacules dans presque tous les aspects de la société dans les zones qu’il contrôle. »

    Au Nigeria et dans d’autres régions du Sahel, Boko Haram et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont établi des formes de gouvernance fantôme en suivant des approches différentes, avec des succès variables. En son point culminant de 2014 et 2015, Boko Haram contrôlait une grande partie du Nord-Est du Nigeria, en y déclarant un califat. À l’époque, il imposait une interprétation rigide de la charia, percevait des impôts et offrait certains services de base dans des zones éloignées en échange d’un soutien.

    Les chercheurs déclarent que la gouvernance de Boko Haram a été plus brutale que celle d’autres groupes terroristes, en s’appuyant fortement sur la peur et la violence. Dans un rapport de 2025, Modern Diplomacy déclare que, selon l’idéologie de Boko Haram, « le terrorisme est souvent justifié en utilisant la rhétorique religieuse, bien que le groupe interprète mal les textes islamiques clés. »

    « Des facteurs tels que la mauvaise éducation, la pauvreté, l’influence politique et les croyances erronées sont à l’origine de leurs actions violentes, selon le rapport. Les attaques de Boko Haram contre les mosquées et les églises, où beaucoup de gens ont été tués alors qu’ils priaient, montrent que leur motivation excède la religion pour satisfaire à leurs intérêts propres. »

    Des enfants sont assis dans le camp Muja pour personnes déplacées près de Goma, province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo.

    Le gouvernement fantôme de Boko Haram consiste presque entièrement à supprimer, en offrant peu de services sociaux. Le groupe a détruit des centaines de cliniques de santé pendant son règne de terreur et sera à jamais associé à l’enlèvement de 276 lycéennes en 2014 dans la région de Chibok au Nigeria.

    Au cours des dernières années, AQMI a conservé un profil bas en s’abstenant de mener des attaques terroristes, selon Critical Threats. Le Council on Foreign Relations déclare que l’idéologie AQMI « est un mélange de dogmes salafistes-djihadistes globaux et d’éléments à résonance régionale, notamment des références à l’ancienne conquête islamique du Maghreb et de la péninsule Ibérique ». Les analystes disent qu’il s’est concentré sur la formation d’alliances avec les communautés locales et l’exploitation des réseaux criminels. Ses tactiques incluent la fourniture d’une protection le long des routes commerciales illicites, son association avec des réseaux de contrebande et son offre d’encouragements financiers aux communautés.

    En RDC, le groupe rebelle M23 a établi des administrations locales, perçu des impôts auprès des entreprises et des personnes, et fourni quelques services de base. Dans un rapport de 2024, des chercheurs ont conclu que le M23 souhaitait le pouvoir politique local à long terme dans l’Est de la RDC en tirant profit des disputes historiques liées à la terre, de la marginalisation politique et de la taxation illégale pour étendre et renforcer son autorité.

    Des déplacés internes marchent vers le parc national des Virunga pour abattre des arbres en République démocratique du Congo.

    Les chercheurs Ken Matthysen et Peer Schouten écrivent dans le magazine The Conversation Africa : « La stratégie perturbatrice du M23 vise à remplacer les autorités congolaises et restructurer la gouvernance locale dans les zones de l’Est de la RD Congo qu’il contrôle. De nombreux Congolais à qui nous avons parlé comprennent que le but principal du M23 est de contrôler le pouvoir au niveau local, en déstabilisant les autorités existantes. »

    Un aspect crucial de la gouvernance fantôme du M23 est son contrôle et son exploitation des ressources naturelles abondantes du pays, par exemple le minerai de fer, les diamants de haute qualité, l’or et le charbon. Le M23 utilise ces ressources pour produire des revenus, créer des stimulants économiques pour le soutien local et établir des connexions internationales grâce aux réseaux commerciaux illégaux.

    UNE MENACE RÉGIONALE

    La gouvernance fantôme employée par les groupes terroristes et rebelles d’Afrique menace non seulement les pays individuels mais aussi des régions entières. Une telle gouvernance met en péril la légitimité de l’État et peut donner le feu vert aux dirigeants des coups d’État qui promettent de reprendre le contrôle.

    La gouvernance fournie par les groupes terroristes signifie en général l’extorsion sans aucun bénéfice réel autre qu’une certaine protection : un racket qualifié souvent de mafia. Elle est caractérisée par la violence, le contrôle idéologique strict et l’exploitation des ressources locales. La durabilité à long terme de ces structures de gouvernance fantôme est douteuse, car elles affrontent des défis de la part des forces de l’État et des acteurs non étatiques qui leur font concurrence.

    Des soldats congolais montent la garde pendant la visite des officiels du ministère de la Défense en février 2025.

    Le traitement de ce problème exige une approche multidimensionnelle qui transcende les solutions militaires. Le renforcement des institutions de l’État, le traitement des doléances sous-jacentes et la fourniture d’alternatives économiques viables sont des étapes cruciales pour saper l’attrait et l’efficacité de la gouvernance fantôme par les forces irrégulières. En Somalie, déclare la chercheuse Wendy Williams, le gouvernement doit stopper le flux de revenu des Chebabs en priorisant le professionnalisme des agences chargées des fonctions financières, judiciaires et de renseignement. Le cas des efforts de réconciliation du Mali avec les rebelles touaregs offre un modèle potentiel pour relever ces défis grâce à des moyens politiques plutôt que de compter uniquement sur la force militaire.

    Alors que l’Afrique continue à affronter les défis de gouvernance et l’extrémisme violent, la conception et la gestion de la gouvernance fantôme par les acteurs non étatiques seront cruciales pour la stabilité et le développement. Lorsque les pays ont des difficultés pour coordonner les réponses militaires afin de prévenir les insurrections extrémistes, ils doivent agir rapidement pour traiter les lignes de clivage structurel et les vulnérabilités qui permettent aux groupes extrémistes violents de s’établir, y compris les questions difficiles du droit à la terre et de l’allocation des ressources naturelles.

    Anouar Boukhars du CESA écrit en 2023 : « Que ce soit au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana ou au Togo, les relations internes et externes des communautés rurales sont fragiles, tout comme les relations entre les citoyens et les autorités locales, les forces de sécurité et les groupes d’autodéfense. Il est donc crucial que les états redoublent d’effort pour gérer les différends au niveau communautaire, renforcer les mécanismes de résolution des conflits locaux et superviser les groupes locaux d’autodéfense. »

    En démontrant qu’elles peuvent fournir efficacement les services, la sécurité et la justice, les nations africaines peuvent rendre plus difficile la subversion des gouvernements légitimes par les groupes terroristes et rebelles.  


    Le Réseau D’espionnage Des Chebabs

    PERSONNEL D’ADF

    Au sein du groupe terroriste des Chebabs, un service secret appelé Amniyat suscite des craintes particulières en tant que force disciplinaire et agence d’espionnage.

    Les Chebabs regroupent trois organismes de sécurité indépendants : Hesbat, Jabhat et Amniyat. Avec l’aide de sa police religieuse, Hesbat met en œuvre une version stricte de la charia dans les territoires contrôlés par les Chebabs. Jabhat se spécialise dans les communications, les explosifs, la logistique, la médecine et les médias. Il est chargé des opérations où participent les unités militaires, selon les chercheurs. Amniyat est l’unité de renseignement de facto, c’est-à-dire un réseau d’espions.

    Hussein Sheikh-Ali, ex-conseiller à la sécurité du président somalien, déclare : « Amniyat représente les vaisseaux sanguins de l’organisation. Il est tout puissant. S’il était détruit, ce serait la fin des Chebabs. »

    Les agents secrets se retrouvent de partout. Les chercheurs disent qu’Amniyat recrute des officiels locaux et gouvernementaux comme informateurs pour fournir des renseignements sur les attaques à Mogadiscio et dans d’autres régions du pays.

    Les chercheurs Gábor Sinkó et János Besenyő ont écrit dans une étude de 2023 pour Connections : The Quarterly Journal : « C’est la branche la plus redoutée, intégrée et organisée des Chebabs. Il semble qu’il utilise les renseignements et le contre-espionnage pour fournir une analyse critique des vulnérabilités de leurs opposants. Le service secret recrute ses membres dans les rangs des combattants du groupe ; toutefois, le réservoir de recrutement le plus important est celui des résidents locaux qui sont contactés en fonction des recommandations offertes par des informateurs fiables et rémunérés. Bien qu’un nombre croissant de femmes y trouvent des abris sûrs, relaient des messages et fournissent de la nourriture, la plupart de ces agents sont de jeunes hommes bien éduqués. »

    La branche de renseignement possède entre 500 et 1.000 membres, selon les chercheurs. En plus des renseignements, elle gère les activités clandestines et planifie les attaques.

    Le chercheur Bobby Payne écrit dans un rapport de 2024 pour la société de renseignement Grey Dynamics basée à Londres : « Comme de nombreuses organisations terroristes, les Chebabs engagent de fortes ressources pour la survie du groupe. C’est là que les opérations d’Amniyat sont vitales. Ses agents ont été chargé d’inspirer la peur auprès des membres des Chebabs par tous les moyens nécessaires. C’est une organisation omnisciente qui doit limiter les dissensions au sein du groupe et prévenir la pénétration par les organisations de renseignement d’état, en particulier [l’Agence nationale des renseignements et de la sécurité] de Somalie. »

    Bobby Payne écrit que ses méthodes incluent l’emprisonnement, les assassinats et l’exécution des agents doubles potentiels et de ceux qui ne sont pas considérés comme complètement fidèles à la cause du groupe.

    Amniyat est aussi chargé des finances des Chebabs, selon M. Payne.

    « Ils obtiennent la plupart de leur financement grâce à la taxation des entreprises locales, écrit-il. En particulier les véhicules qui transportent des articles dans le territoire contrôlé par les Chebabs. Les habitants du Sud de la Somalie, contrôlé en grande mesure par les Chebabs, versent trois types d’impôts : les impôts des Chebabs, les impôts de l’État islamique et les impôts réguliers du gouvernement. De ce fait, les Chebabs perçoivent 15 millions de dollars par mois sous forme de taxes illégales. »

    Burkina Faso Burkina Faso financement terroriste Mali Mali Nigeria Nigeria Somalie Somalie
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