PERSONNEL D’ADF
La piraterie dans le golfe de Guinée s’est développée plus tard et a des caractéristiques différentes de la piraterie d’Afrique de l’Est.
Les pirates et les criminels maritimes d’Afrique de l’Ouest cherchaient principalement à détourner (voler) le pétrole des navires citernes. Mais récemment, on a enregistré davantage de kidnappings avec demande de rançon. Selon le Maritime Executive, cela est dû à deux causes : premièrement, du fait de l’augmentation du nombre de patrouilles navales dans le golfe, les voleurs et les pirates n’ont pas toujours le temps d’amener leur vaisseau près des pétroliers pour leur prendre le pétrole. Deuxièmement, la baisse des prix mondiaux du pétrole réduit la rentabilité du détournement. Le kidnapping avec rançon offre potentiellement une bonne rentabilité, plus rapidement et avec moins de risque.
Oceans Beyond Piracy (OBP) signale que le kidnapping avec rançon a continué en 2017, malgré l’augmentation du cours du pétrole. Ce rapport indique un seul incident de détournement de cargaison en 2017, mais les premières données pour 2018 montrent que cette pratique pourrait réapparaître.
Le nombre total d’incidents de piraterie est resté stable dans le golfe de Guinée en 2017, mais le nombre de kidnappings réussis a augmenté, selon OBP. Le nombre d’incidents enregistrés était de 54 en 2015, et il a presque doublé en 2017 pour atteindre 97. Les attaques dans le golfe de Guinée se concentraient au large des côtes du Nigeria entre l’Est du Ghana et Sao Tomé-et-Principe.
OBP note que, en 2016, les pilleurs ont commencé à attaquer les navires ancrés près des grands ports. Cette tendance a continué en 2017 et 2018. Début 2018, trois navires ancrés près du port de Cotonou, au Bénin, ont été attaqués. Deux navires ont disparu et le troisième a fait l’objet d’une fusillade entre les criminels et le personnel de la marine du Bénin. OBP note que le port de Cotonou s’est récemment développé, surtout en raison de l’augmentation du commerce maritime et du danger posé par la côte du Nigeria. Cotonou a traité deux fois plus de marchandises en 2017 qu’en 2007. Lorsque le trafic augmente, les navires passent plus de temps à l’ancre en attente d’accostage, ce qui les rend plus vulnérables aux attaques.
« Ces attaques récentes démontrent que les pirates suivent le trafic commercial et amènent leurs opérations là où ils trouvent des cibles faciles », selon le rapport OBP de la piraterie maritime en 2017 ».