THE ASSOCIATED PRESS
Joseph Kamonjo Kariuki, âgé de 37 ans, est connu dans son village sous le surnom de « Joseph des ânes ». Il pense que trois de ses bêtes ont été victimes d’une combine du marché noir utilisant des peaux d’âne comme ingrédient clé d’une mode chinoise pour ses bénéfice de santé.
Les groupes de défense des droits des animaux déclarent que des agents tentent de satisfaire l’appétit insatiable des Chinois pour une gélatine nommée ejiao (prononcée « e-ji-a-o ») dérivée d’un bouillon de peaux d’âne qui serait bienfaitrice pour la santé.
La diminution des troupeaux d’ânes en Chine a poussé les fournisseur d’ejiao à chercher à se fournir en Afrique, en Australie et en Amérique du Sud, selon les activistes. Quatorze gouvernements africains ont interdit l’exportation de peaux d’âne selon Donkey Sanctuary, groupe britannique de protection des animaux.
Au Kenya, la population d’ânes a diminué en 9 ans de 1,8 million à 1,2 million. Les 3 abattoirs agréés du Kenya abattent 1.000 ânes par jours pour fournir des peaux à la Chine, déclare Calvin Onyango de Donkey Sanctuary Kenya.
La plupart des peaux d’ânes kényanes finissent dans une ville de l’Est de la Chine nommée Dong’e où se trouve la production de la plupart de l’ejiao du monde. Sur la route menant à Dong’e, des panneaux publicitaires vantent les bénéfices pour la santé de la gélatine.
La demande d’ejiao a provoqué l’augmentation des prix qui sont passés de 78 dollars la peau en 2010 à 405 dollars en 2015 selon l’association Shandong Ejiao. La population d’ânes en Chine est passée de 9,4 millions en 1996 à 5,5 millions en 2015 selon les médias nationaux chinois.
Des abattoirs à ânes construits avec des fonds publics sont apparus au Botswana, en Éthiopie, au Kenya, en Namibie et en Tanzanie. Les exportations de peau au Niger ont triplé. Le Botswana a abattu 3 % de sa population d’ânes en six mois, selon Donkey Sanctuary.
Plus de 2 millions des 44 millions d’ânes du monde sont tués pour leur peau tous les ans, selon Donkey Sanctuary.
Dans l’Ouest du Zimbabwe, les fermiers comme la famille Chingodza résistent à la pression du marché pour vendre leurs ânes. « J’aime mes ânes. Ils aident beaucoup et j’y suis attaché », déclare Jeffrey Chingodza, âgé de 65 ans. « Je ne les vendrai pas pour qu’ils soient exportés vers des abattoirs chinois. »
Mais son fils Tawanda âgé de 20 ans admet qu’il est tenté par les prix forts.
« Si tu as une voiture et un premier acheteur te dit : “je t’en donne 3.000 dollars”, puis un deuxième acheteur te dit : “je t’en donne 6.000 dollars”, que ferais-tu, déclare Tawanda Chingodza. Moi, c’est certain, je vends. On veut tous de l’argent. »