LA VOIX DE L’AMÉRIQUE
Le Cameroun a organisé des mariages collectifs pour unir officiellement des couples, dont certains vivaient ensemble depuis 50 ans sans documents officiels. Ce changement protégera les droits et les biens des femmes en cas de décès de leur mari.
Quatre-vingt-dix pour cent des Camerounais ne possèdent pas d’acte de mariage officiel. Lorsqu’un homme meurt, les membres de sa famille saisissent parfois les biens communs du couple, parce que la femme ne peut y opposer un document officiel.
Parmi les couples ayant obtenu un acte de mariage de la municipalité de Yaoundé, se trouve Théodore Mehamere, âgé de 85 ans. Il se rappelle encore très bien comment il a rencontré sa femme, Mino Colette, âgée elle de 77 ans. « J’étais le chef d’une unité de contrôle agricole. Je passais par beaucoup de villages, raconte-t-il. C’est là que je l’ai vue. C’était une gamine à l’époque. Je ne l’ai pas quitté depuis. »
Colette voulait se marier un jour. Alors, quand le gouvernement camerounais a annoncé son programme de mariages collectifs, elle s’est inscrite. Pour elle, c’était un rêve qui se réalisait. « Je suis tellement heureuse d’épouser mon mari, Théodore Mehamere, a-t-elle dit. Même s’il est vieux, je l’aime sincèrement. Moi aussi je suis vielle et je me suis enfin mariée. Dieu soit loué. »
Marie Thérèse Abena Ondoua, ministre camerounaise de la Promotion de la femme et de la Famille, a déclaré que la légalisation de ces mariages apporterait la stabilité dans les foyers et dans la société. « C’est un exemple pour les jeunes couples qui ne pensent même pas à se marier », a-t-elle ajouté.