Le Centre national de la coordination et des opérations pour les situations d’urgence de l’Ouganda offre un modèle
PERSONNEL D’ADF
En juillet 2013, trois séismes ont ébranlé la région du lac Albert en Ouganda. Les secousses n’ont causé que des dommages minimes, mais ont rappelé aux responsables du pays chargés des interventions en cas de catastrophes qu’il leur fallait être préparés à tout événement majeur susceptible de frapper la région.
« C’était un avertissement, une véritable sonnette d’alarme. Cela nous a réellement motivé à vérifier nos capacités », a déclaré le général de division Julius Oketta, directeur du NECOC (National Emergency Coordination and Operations Centre), le Centre national de la coordination et des opérations pour les situations d’urgence du pays. « Nous avons conclu qu’effectivement, si cela s’était produit, nous n’aurions pas disposé des capacités suffisantes. »
En réaction, Julius Oketta et le NECOC ont convoqué une réunion du Comité ministériel de gestion des catastrophes à laquelle ont participé des représentants de tous les ministères gouvernementaux, des Nations Unies, du secteur privé et d’organisations non gouvernementales (ONG). Ils avaient besoin de connaître leurs atouts et d’identifier les lacunes en matière de capacités.
« Nous avons demandé à chacun d’entre eux de dresser un état des lieux des capacités dont ils disposaient en cas de séisme ou d’inondation ou de toute autre situation d’urgence », a-t-il précisé lors d’une interview donnée à ADF en septembre 2013. « À présent, nous regroupons les capacités de toutes les institutions du gouvernement. Nous identifions celles qui ont des capacités et quels besoins ces dernières satisfont. Je développe en ce moment-même une procédure opérationnelle normalisée et un plan d’opérations d’urgence, qui incluront toutes ces fonctions de services d’urgence afin de combler les lacunes et de satisfaire à nos besoins. Ainsi, chaque agence peut jouer son rôle sans générer de conflits de compétences. »
Le NECOC sera au cœur de la coordination des interventions en cas de catastrophes en Ouganda. Julius Oketta a expliqué que le centre, créé en 2010, continue cependant à développer suffisamment de capacités pour répondre aux multiples menaces auxquelles le pays peut être confronté, notamment l’activité sismique, les inondations, les glissements de terrain, les situations de sécheresse, les incendies et les épidémies. Selon les estimations, 200.000 Ougandais sont affectés chaque année par des catastrophes naturelles.
Julius Oketta a affirmé qu’un centre d’opérations d’urgence fonctionnant de manière adéquate devrait se focaliser sur le commandement et le contrôle. Il doit donner aux responsables la capacité de prendre en compte un vaste éventail de données et de répartir les ressources disponibles dans tout le pays, en particulier lorsque des infrastructures sont endommagées ou détruites.
En Ouganda, le NECOC s’efforce de renforcer les capacités suivantes :
- L’aptitude à communiquer 24 heures sur 24 avec les centres de la coordination et des opérations pour les situations d’urgence des districts régionaux, dans les commissariats de police de district de tout le pays. Les communications seront effectuées au moyen de téléphones satellitaires ou mobiles, de la radio et d’Internet.
- La mise en place d’un système d’alerte précoce regroupant les données recueillies au niveau du village, les informations météorologiques par satellite, ainsi que les données hydrologiques, géologiques et autres, en vue de la prévision des catastrophes.
- La mise en service d’une ligne directe fonctionnant 24 heures sur 24, au moyen de laquelle les civils et les représentants de la Croix Rouge ougandaise peuvent alerter les responsables de l’imminence des catastrophes.
- La mise en place dans tout le pays de stocks stratégiques d’équipements destinés aux interventions d’urgence.
- La formation de 20 % des soldats des Forces de défense populaires de l’Ouganda et de 20 % des policiers au sauvetage et aux interventions d’urgence. Le pays, en partenariat avec l’état-major unifié des États-Unis pour l’Afrique, a également formé des soldats aux interventions en cas de menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires.
- La préparation d’une unité mobile en vue de son déploiement en Ouganda ou dans un autre pays de l’Afrique de l’Est, dans l’éventualité d’une catastrophe.
Julius Oketta a indiqué que le NECOC fonctionne actuellement à environ 40 % de ses capacités prévues en termes de technologie et à 55 % en termes de ressources humaines. Environ 150 personnes (dont 80 % sont des civils) ont été formées au fonctionnement du centre. « Dans l’idéal, il faut déterminer la meilleure façon d’obtenir de puissantes capacités à un faible coût, a-t-il ajouté. Pour assurer son efficacité, le centre doit jouer un rôle de coordination et donc coordonner les interventions à partir de la région dans laquelle vous rassemblez les capacités. »
Les EOC
Les centres d’opérations d’urgence (EOC ou Emergency Operations Centers), tels que celui de l’Ouganda, ont pour vocation d’être les centres névralgiques à partir desquels les interventions en cas de catastrophes peuvent être coordonnées. Équipés de divers systèmes de communications et de surveillance, les EOC devraient être situés à l’endroit où les professionnels des interventions en cas de catastrophes diffusent les alertes, coordonnent les opérations d’urgence entre les agences et les organisations externes, produisent des cartes et collectent des données en temps réel. Les centres sont également l’endroit où les responsables civils peuvent être informés sur l’impact d’une catastrophe. Ainsi, ils peuvent classer par ordre de priorité les zones d’intervention et affecter les ressources disponibles.
Ainsi que l’a fait valoir le chercheur en sécurité publique William Shouldis dans une étude parue en 2010, « l’EOC mobilise les intervenants et les équipements pour prendre en charge des incidents dont la résolution dépasse les capacités d’une agence seule ».
William Shouldis distingue trois types fondamentaux d’EOC :
Une installation fixe est habituellement aménagée dans un bâtiment administratif polyvalent sur un site facilement accessible afin d’accélérer les délais d’intervention des responsables qui en assurent le fonctionnement. Il est équipé en permanence des outils nécessaires à l’intervention en situation de catastrophe.
Un EOC mobile est utilisé lorsqu’une catastrophe frappe une zone étendue et que la prise en charge des opérations et la collecte des informations doivent impérativement se faire sur place. Un camion semi-remorque est l’installation idéale pour un tel centre. Il doit être équipé d’un centre complet de communications en mesure de relier entre elles de multiples fréquences radio. Pour sa propre surveillance, un système de caméras de sécurité est recommandé.
Un EOC virtuel (VEOC) dépend du cyberespace et non pas d’une installation physique traditionnelle ou d’une unité mobile (voir l’encadré p. 25). Un VEOC communique via Internet, un intranet/des réseaux virtuels privés, des smartphones et des téléphones satellitaires. Les personnes autorisées peuvent y accéder « à toute heure et en tout lieu », en se connectant à un serveur sécurisé à l’aide d’un nom d’utilisateur et d’un mot de passe. Un VEOC peut réduire les délais d’intervention et utiliser au mieux les ressources disponibles.
Les procédures opérationnelles normalisées d’intervention en cas de catastrophes devraient faire l’objet d’exercices sur place, a ajouté William Shouldis. La formation devrait également mettre en évidence la chaîne de commandement et les processus appropriés de prise de décision, afin que toutes les parties connaissent bien le responsable des opérations. « À maintes reprises, il a été démontré qu’au cours d’un incident, la plupart des intervenants se souviennent davantage de ce qu’ils ont pratiqué que de ce qu’on leur a dit ou de ce qu’ils ont lu », a ajouté William Shouldis.
Le rôle de l’armée
Dans les pays tels que l’Ouganda, l’armée joue un rôle clé dans la dotation en personnel d’un EOC et dans les interventions en cas de catastrophes. Il s’agit d’un développement relativement récent, car le recours aux armées dans des situations de catastrophe naturelle n’a pas toujours été encouragé. Dans une étude de 2003, l’organisation d’aide humanitaire Oxfam International arrive à cette conclusion : « La participation de l’armée peut compromettre l’exécution efficace de l’aide humanitaire et risquer d’entraîner des conséquences imprévues. Conçue pour avoir un impact rapide, l’aide acheminée par les militaires est souvent plus coûteuse et ne parvient pas à tenir compte des besoins à long terme des communautés locales. »
Les catastrophes survenues au cours des 10 dernières années ont fait évoluer cette réflexion. Elizabeth Ferris, dans un article écrit en 2012 pour la Brookings Institution, a cité les propos d’un responsable des Nations Unies à ce sujet : « Cela fait longtemps que la bataille engagée pour tenir les militaires à l’écart d’une intervention en situation de catastrophe a été perdue. La réalité est que, lors de catastrophes naturelles, vous avez besoin des militaires. Vous devez réfléchir à des moyens de travailler avec les militaires afin que leurs capacités soient employées efficacement et qu’elles ne compliquent pas les choses pour les intervenants civils. »
Cela fait des années que les forces armées jouent avec succès un rôle central dans les interventions en cas de catastrophes naturelles, notamment lors du cyclone de 1991 au Bangladesh, de l’ouragan Katrina aux États-Unis en 2005 et au Japon en 2011, à l’occasion du séisme, du tsunami et de l’accident nucléaire. Les armées africaines, par exemple celles du Kenya, du Mozambique et de l’Afrique du Sud, ont été une ressource cruciale dans le sauvetage des victimes d’inondations au cours des dix dernières années.
Les armées ont participé aux interventions en cas de catastrophes naturelles parce qu’elles disposent de l’équipement et des ressources nécessaires. Cependant, il existe d’autres raisons légitimes d’apporter de l’aide. L’aide fournie en cas de catastrophes peut améliorer les relations entre l’armée et la population. Elle donne à l’armée l’occasion de montrer son utilité et sa polyvalence. Les interventions en cas de catastrophes offrent des opportunités de formation. Lorsque les militaires viennent en aide à d’autres pays, ils sont les meilleurs des ambassadeurs, forgeant de nouvelles alliances et en renforçant d’anciennes.
D’après les observations d’Elizabeth Ferris, lorsque les Forces d’auto-défense japonaises sont intervenues lors des catastrophes de 2011, leur action a été très largement saluée. Elles « ont pu sur le long terme entraîner un soutien plus large de la part du public pour les budgets de la défense ».
Dans la plupart des pays, en particulier en Afrique, il n’est ni pratique ni logique que les ressources fassent double emploi avec celles dont les armées disposent déjà. Au milieu d’une catastrophe naturelle, l’armée fournit ses capacités de transport, de communication, de logistique et de sécurité en plus de ses moyens de formation. Les militaires arrivent souvent équipés de leurs propres systèmes de survie, rations d’urgence et systèmes de surveillance.
Le rôle des armées revêt également des aspects intangibles. Le chercheur Wiley C. Thompson a noté en 2008 que les militaires semblent aussi avoir une manière de travailler ensemble qui n’est peut-être pas aussi évidente chez les civils.
« Parmi les avantages liés à la collaboration avec d’autres organisations militaires, indépendamment de leur origine nationale, il semble surtout qu’il existe une bonne compréhension entre eux, a remarqué Wiley C. Thompson. Dans le jargon militaire, ils « pigent ». Les concepts de chaîne de commandement, d’ordres de mission, de sécurité, de communications et de coordination font tous intrinsèquement partie des organisations militaires professionnelles. Les acteurs militaires de l’humanitaire peuvent s’appuyer sur ce socle commun pour établir rapidement une relation de travail fondée sur la collaboration. »
L’une après l’autre, les études parviennent à la même conclusion : aucune organisation ne peut rivaliser avec l’armée en matière de rapidité des interventions en cas de catastrophes. Ceci s’explique par le fait que l’armée s’appuie sur des forces en attente. Elizabeth Ferris a noté qu’après le séisme de 2008 dans le Sichuan, les forces armées chinoises ont été mobilisées en 14 minutes.
Toutefois, l’armée ne peut pas, et ne doit pas intervenir seule. Elle doit être l’une des composantes d’une équipe d’intervention en cas de crise. Les ONG ont observé que, même si l’armée s’avère experte dans la remise en service des aéroports et des ports après une catastrophe, elle peut ne pas être aussi efficace pour coordonner la distribution des secours. Bien que les militaires soient les meilleurs intervenants pendant une catastrophe naturelle, leur présence peut être moins bien acceptée une fois la crise passée. Il est important de savoir quand laisser les autorités civiles, les gouvernements locaux et les ONG prendre le relais. Dans l’idéal, ces groupes travaillent en équipe par l’intermédiaire d’un centre d’intervention en cas de crises.
Les centres virtuels offrent un accès instantané
PERSONNEL D’ADF
Les centres d’opérations d’urgence (EOC) conventionnels sont basés dans un bâtiment, généralement une installation appartenant à l’État, ou dans une unité mobile, par exemple une ou deux semi-remorques dépêchées sur les lieux d’une catastrophe naturelle. Toutefois, un troisième type d’EOC est à présent utilisable, à savoir l’EOC virtuel (VEOC).
Ce type de centre existe exclusivement ou partiellement dans le cyberespace. Il peut s’agir d’une station de travail ou de milliers d’ordinateurs reliés en réseau dans le monde entier. Les premières versions des VEOC étaient de simples systèmes d’information basés sur des réseaux sans fil fixes ou mobiles. Les VEOC modernes utilisent les technologies les plus récentes en matière d’Internet et de communications satellitaires.
Même dans les régions les plus reculées du globe, qui sont très éloignées des réseaux ou des tours de transmission cellulaire, le contact avec un VEOC est possible par satellite.
Les membres d’un centre de commandement échangent des informations, prennent des décisions et déploient des ressources sans devoir être présents physiquement dans un centre traditionnel. Les participants peuvent travailler depuis chez eux ou sur le terrain. Ils peuvent également travailler depuis la région en crise à mesure que la situation se développe.
Les informations sont collectées dans une base de données centrale qui est mise à la disposition des membres de l’équipe depuis n’importe quelle région du monde. Le responsable d’équipe et le technicien réseaux peuvent être basés n’importe où. Un VEOC peut protéger les communications et les données en ayant recours à la redondance, à la sécurité et à la flexibilité nécessaires.
Les VEOC peuvent avoir recours à diverses options en matière de technologies et de communications :
- Internet, intranet/réseau virtuel privé, sans fil
- Radio, portables, satellites
- Cartographie
- Tenue de journal automatisée
- Accès aux plans et aux données
En règle générale, les conférences téléphoniques, les courriels et les systèmes automatisés sont les moyens de communication privilégiés. Les systèmes automatisés peuvent utiliser des catégories standard pour transmettre les rapports aux personnes appropriées. Les gestionnaires de situations d’urgence reçoivent et analysent les informations recueillies à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. En outre, le système peut gérer les informations en temps réel pour tenir des registres à mesure que les événements se déroulent.
Sources : DavisLogic Inc., « The Emergency Operations Center: A Vital Preparedness Tool » (Le centre d’opérations d’urgence, un outil crucial pour la préparation), de Williams Shouldis ; « A Brand New World » (Un monde entièrement nouveau), de Regina Phelps
Les centres d’opérations en cas de catastrophe de l’Afrique
Les centres d’opérations en cas de catastrophe de l’Afrique en sont à divers stades d’organisation et de mise en œuvre. Voici quelques exemples de centres implantés sur le continent.
GAMBIE. La Gambie est aux prises avec des pluies torrentielles pratiquement chaque année. Les inondations annuelles font des victimes et endommagent les biens immobiliers et autres, et des bâtiments s’effondrent. L’Agence nationale de gestion des catastrophes gère les interventions en cas de catastrophes avec l’Agence des services d’entretien afin que les habitants soient davantage impliqués dans leur propre protection et celle de leurs biens.
KENYA. Le Centre national d’opérations en cas de catastrophe s’est associé en mai 2013 à une entreprise spécialisée dans les infrastructures de communication en vue d’établir un système de caméras de contrôle pour la détection précoce et la surveillance des catastrophes dans les zones urbaines. BizTechAfrica a indiqué que le centre de contrôle sera relié à des caméras placées sur et à l’intérieur des gratte-ciel, le long des routes et des autoroutes principales, dans les stades de football, dans les centres commerciaux, dans les gares ferroviaires et dans les aéroports. En juillet 2013, le centre a annoncé la mise en place d’une nouvelle base de données de surveillance et d’enregistrement des catastrophes, y compris les inondations et les incendies, qui vise à coordonner les efforts de secours rapidement et efficacement.
LIBERIA. Après des années d’inactivité, la Commission nationale des secours en cas de catastrophe du Liberia a commencé à intervenir lors de tempêtes et d’autres catastrophes naturelles. Elle a aussi lancé en 2012 une campagne intitulée « Making Cities Resilient » dont l’objectif est de rendre les villes résistantes à l’adversité.
MOZAMBIQUE. Le Mozambique a régulièrement des problèmes d’inondations. En 1999, l’Institut national de gestion des catastrophes a été créé pour prévoir et gérer de tels problèmes.
NAMIBIE. La Namibie est le pays le plus sec de l’Afrique sub-saha-
rienne. Par conséquent, les prévisions météorologiques jouent un rôle crucial. En 2011, le pays a lancé le Centre de recherche et de formation à l’observation terrestre et aux applications satellitaires pour aider à la préparation aux situations de sécheresse, d’inondations, de feux de brousse et d’infestation de ravageurs. Le centre se trouve dans l’École polytechnique de Namibie et comprend une station de réception des données satellitaires.
NIGERIA. L’Agence nationale de gestion des situations d’urgence du Nigeria (NEMA) a réalisé des études de vulnérabilité, et en août 2013 a recensé dans le pays 90 zones qui pourraient être vulnérables aux inondations pour le restant de l’année. L’agence a commencé un « exercice de sensibilisation » aux alertes précoces et à la prévention dans les régions à risque. L’étude a montré en 2013 que les niveaux pluviométriques seraient plus élevés qu’ils ne l’étaient en 2012, en particulier dans les États du nord du pays.
En juin 2013, les Nations Unies ont signalé que la NEMA avait demandé au Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (U.N. Office for Disaster Risk Reduction ou UNISDR) de l’aider à mettre au point un plan détaillé de gestion des risques de catastrophe. Les responsables des Nations Unies ont déclaré que la nation la plus peuplée de l’Afrique souhaite particulièrement développer des mesures préventives d’adaptation aux catastrophes et au changement climatique. Namadi Sambo, le vice-président nigérian, a déclaré à ce propos : « Il est temps de revenir à ce que disait le sage : il vaut mieux prévenir que guérir. »
SÉNÉGAL. La Direction de la protection civile sénégalaise a annoncé en 2012 avoir essayé d’instaurer une culture de « préparation en amont » au lieu de simplement intervenir en cas de catastrophes à mesure qu’elles surviennent. Avec l’aide du Dispositif mondial de réduction des catastrophes et de reconstruction sous l’égide de la Banque mondiale, le Sénégal a lancé un projet d’adaptation à la gestion des risques de catastrophes et au changement climatique. Un budget de 1,1 million de dollars lui a été alloué en complément d’un accord de crédit passé avec la Banque mondiale d’un montant de 55,5 millions de dollars en vue d’améliorer le réseau d’évacuation des banlieues de Dakar.
Le pays est vulnérable aux inondations, à la montée du niveau des océans le long de son littoral, à la sécheresse et aux invasions de sauterelles. Les inondations qui ont eu lieu à Dakar et aux alentours en 2009 ont causé plus de 100 millions de dollars de dommages.
SOMALIE. L’Agence somalienne de gestion des catastrophes, dont la création a été approuvée par le gouvernement du pays le 30 mai 2013, est peut-être le centre d’opérations en cas de catastrophe le plus récent du continent. Il entre dans le cadre d’initiatives à plus grande échelle mises en place par ce pays pour rétablir les institutions nationales après des décennies de combats.
AFRIQUE DU SUD. Le centre national de gestion des catastrophes de l’Afrique du Sud veille à l’application dans tout le pays de la loi sur la gestion des catastrophes. Il est devenu le centre de coordination pour tous les Sud-africains jouant un rôle actif dans la gestion des catastrophes. En outre, il contribue à la « préservation des vies, de l’héritage naturel et de l’environnement ».
TANZANIE. La Tanzanie a créé le Département de la gestion des catastrophes en 1990 pour coordonner les secours en cas de catastrophe et réaliser des études. Suite à une étude réalisée en 2001, le département a conclu que les plus importantes menaces naturelles dans le pays sont notamment les épidémies, l’infestation de ravageurs, les situations de sécheresse et de famine, les inondations, les incendies, les cyclones, les tremblements de terre et les glissements de terrain.
L’attentat à la bombe perpétré par des terroristes à l’ambassade des États-Unis à Dar es Salaam en 1998 a révélé des faiblesses au niveau de la préparation du pays aux catastrophes et de ses capacités d’intervention. Suite à cet attentat, le département a mis en œuvre un programme de 30 mois en 2001 pour améliorer ses interventions.
ZAMBIE. La Zambie a créé un Bureau de gestion et d’atténuation des catastrophes en 1994. Ce bureau travaille en collaboration étroite avec l’UNICEF pour prévoir et atténuer au maximum les conséquences des catastrophes naturelles. Les inondations ont fait l’objet d’une attention particulière, à l’instar du choléra, qui survient fréquemment après une inondation. Le bureau a été initialement créé pour centraliser les procédures et éviter les redondances en termes d’initiatives et de ressources.
En mai 2013, le quotidien Times of Zambia a rapporté que le bureau avait envoyé sur place 40 équipes de la commission d’évaluation des vulnérabilités dans 44 des 100 districts du pays pour évaluer les dommages causés par les épisodes de sécheresse ou les inondations.
ZIMBABWE. La mission de la Direction de la protection civile du Zimbabwe est de coordonner et de promouvoir la planification stratégique des situations d’urgence « par le biais de mécanismes réglementaires dans le but de mettre en place et d’assurer une préparation optimale aux situations d’urgence et la prévention des catastrophes ». La mission du centre est de promouvoir la planification, en particulier pour les inondations. Le centre fournit régulièrement des rapports sur les incidents majeurs liés à la saison des pluies.