PERSONNEL D’ADF
Les officiels ont relevé trois attaques de piraterie dans le golfe de Guinée pendant une période de quatre jours à la fin juin – début juillet.
Les membres d’équipage d’un cargo ont signalé que trois pirates avaient abordé leur navire à la fin juin alors qu’il était ancré à Takoradi (Ghana). L’équipage a fait sonner une alarme qui a effrayé les pirates, mais ils se sont enfuis en volant des articles du navire, selon un rapport du Maritime Executive.
Des pirates ont attaqué un cargo sur le Wouri près de Douala (Cameroun) au début juillet. Le fleuve a un estuaire sur l’océan Atlantique. Les pirates ont enlevé six membres d’équipage pendant l’attaque.
La même journée, des pirates armés ont attaqué sur hors-bord deux vaisseaux de pêche sur le Wouri, selon un rapport publié par EOS Risk Group, qui travaille dans le secteur des risques mondiaux de sécurité des sociétés et de la gestion des crises.
Deux attaques de piraterie contre des vaisseaux dans le golfe de Guinée à la fin mars et au début avril ont incité la Marine nigériane à annoncer qu’elle continuerait à maintenir une présence sécuritaire dans la région.
Le premier incident s’est produit au large des côtes de la République du Congo : des criminels ont enlevé six membres d’équipage et détruit des équipements de navigation et de communication.
Le second incident a concerné l’attaque d’un pétrolier au large de la Côte d’Ivoire moins de deux semaines plus tard. Les pirates ont volé la cargaison et les biens des membres d’équipage avant de s’enfuir, selon un rapport de Crisis 24.
Après plusieurs années de déclin des attaques de piraterie (81 en 2020, 34 en 2021 et seulement 3 l’an dernier), la menace est revenue dans la région.
Les responsables ont relevé cinq incidents au premier semestre de cette année et neuf au deuxième semestre, selon le Bureau maritime international de la Chambre de commerce internationale. Les incidents se sont traduits par l’enlèvement de 45 membres d’équipage, la destruction des équipements de communication et de navigation, et le vol des cargaisons.
« Nous demandons à nouveau aux autorités régionales du golfe de Guinée et à la communauté internationale de refocaliser leur attention sur la région, pour établir des solutions durables à long terme qui ripostent effectivement contre ces crimes et protègent les communautés de navigation et de pêche », a déclaré Michael Howlett, directeur du bureau.
La raison de la recrudescence récente de la piraterie reste incertaine. En date de novembre 2022, les rapports indiquaient que les réseaux criminels auraient pu passer de la piraterie au vol du pétrole. Les criminels maritimes sont bien connus pour ajuster leurs tactiques pour « satisfaire à l’évolution des conditions économiques », selon l’Organized Crime and Corruption Reporting Project. Toutefois, les rapports de juillet 2023 signalent que la piraterie est préférée à nouveau au vol du pétrole.
La pauvreté généralisée et la médiocrité des services publics, combinées à la pêche illégale endémique pratiquée par les chalutiers étrangers, sont tous des facteurs des attaques de piraterie dans la région, selon les Nations unies.
« Les groupes de pirates s’adaptent à l’évolution de la dynamique, en mer aussi bien que dans les zones côtières », a déclaré Martha Pobee, sous-secrétaire générale des Nations unies pour l’Afrique, devant le Conseil de sécurité de l’ONU en novembre 2022.
Mme Pobee dit qu’il n’existe pas de « preuves concrètes » suggérant des liens entre les groupes terroristes et les pirates.
« Toutefois, solutionner les défis sociaux, économiques et environnementaux sous-jacents affrontés par les communautés de la région servira finalement à contenir les deux menaces », a-t-elle dit dans un rapport de l’ONU. Elle ajoute que l’ONU œuvre avec des institutions financières internationales pour faire face aux causes sous-jacentes de la menace.
À la fin juillet, les autorités de Sierra Leone ont signalé qu’un navire de pêche chinois avait été pris d’assaut par des pirates dans leurs eaux. Les attaquants ont détourné le navire vers le Liberia mais il a été libéré le jour suivant et les forces du Liberia ont capturé quelques-uns des attaquants.« Nous cherchons à réduire la menace dans la région », déclare Philip Juana, commandant de la Marine sierraléonaise, à l’Associated Press. Il ajoute que les responsables du pays contacteront leurs homologues du Liberia au sujet d’une « stratégie opérationnelle » future contre la piraterie.