Nigeria.
L’opération a été lancée une semaine après l’attaque par des membres de Boko Haram et de la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique (PAOEI) des troupes de la MNJTF dans un village voisin, selon une déclaration de la force.
Le 14 mai, la PAOEI a revendiqué la responsabilité d’une attaque meurtrière contre des forces de la MNJTF qui se trouvaient aussi près du lac Tchad, au Nord-Est du Nigeria. Cette attaque a tué trois soldats de la MNJTF et un nombre inconnu de terroristes ont été tués dans la contre-attaque de la MNJTF.
Ces combats illustrent pourquoi Boss Mustapha, secrétaire du gouvernement de la fédération du Nigeria, pense que les armes légères et de petit calibre (ALPC) dans le bassin du Tchad « deviennent peu à peu des armes de destruction massive ».
.
« La prolifération des armes de petit calibre dans le bassin du lac Tchad est une préoccupation majeure de sécurité qui a des conséquences profondes pour la région », a-t-il déclaré dans un reportage sur le site web nigérian newsdiaryonline.com.
« Elle a contribué à l’intensification des conflits et de la violence et a entravé le développement économique et social des pays de la région. Leur disponibilité généralisée a provoqué d’énormes préjudices aux communautés et aux personnes, en particulier les femmes et les enfants. »
M. Mustapha a fait appel à la coopération dans les efforts régionaux visant à confronter le problème et développer et mettre en application des accords sur le contrôle des armes de petit calibre. Le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad sont signataires de plusieurs accords régionaux et internationaux de contrôle des armes.
« Nous devons mettre fin à la violence insensée et déraisonnée de Boko Haram et des autres fomenteurs de violence qui abondent dans la région », a dit M. Mustapha.
Boko Haram et la PAOEI ont des bases dans les forêts et les petites îles du bassin. L’afflux d’armes sujettes au trafic illégal et à la contrebande est « l’un des principaux facteurs de conflit » dans la région, selon le Bureau des affaires de désarmement des Nations unies (UNODA).
Le changement de stratégie de la PAOEI, qui est passée des attaques de grande échelle à l’emploi en hausse des ALPC au Nigeria, est une réponse au renforcement de l’Armée de l’air nigériane, selon une étude de 2022 de l’UNODA, du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU et de la Commission du bassin du Tchad. La PAOEI a adopté des opérations de plus petite échelle qui emploient souvent des motos, des barrages routiers ou des embuscades avec des combattants armés d’ALPC, selon l’étude.
En 2022, les opérations de la MNJTF sur des îles du lac Tchad ont conduit à la saisie d’une quantité importante d’armes, notamment des lance-roquettes d’artillerie, et à la destruction de plusieurs usines de fabrication d’EEI.
Des « mesures décisives » sont nécessaires
Boko Haram a l’intention d’acquérir des munitions pour ses armes de petit calibre. En conséquence, le renforcement du contrôle et de la gestion des munitions et les initiatives visant à lutter contre le trafic des munitions sont cruciaux, selon la MNJTF.
Pendant la réunion de deux jours en mai, le major-général (à la retraite) Babagana Mongonu, conseiller à la sécurité nationale du Nigeria, a imploré chaque pays à « prendre des mesures décisives » contre la prolifération des ALPC. Le Nigeria par exemple a établi un Centre national pour le contrôle des ALPC et a signé la Convention de la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest sur les ALPC.
Le général Mongonu déclare dans le reportage sur newsdiaryonline.com : « Toutefois, nous reconnaissons qu’il s’agit d’un problème qu’aucun pays ne peut résoudre tout seul. Nous devons œuvrer ensemble en tant que région pour affronter les causes fondamentales de ce problème, notamment la pauvreté, le sous-développement et la mauvaise gouvernance. Nous devons aussi renforcer nos mesures de contrôle des frontières pour empêcher l’afflux illicite des armes légères et de petit calibre à travers nos frontières. »